Lecteur Vorace

écarté des fois à dessein ou presque » (Préface de la réimpression des Poèmes saturniens). Une sèche et exacte précision coupe les ailes à l'imagination et conduit à la prose. Le mot impropre, imprécis, donne au contraire le branle à l'imagination du lecteur et lui permet de rêver. Les deux vers suivants explicitent la pensée de l'auteur : Rien de plus cher que la chanson Où rindécis au Précis se joint. grise 5 112 L'ART POÉTIQUE DE P A U L V E R L A I N E Cher veut dire ici : cher au poêle

mais pas assez de grâce pour se faire aimer. L’art de la feinte, du travestissement, permet à l’auteur de manier la diversité de point de vue et de ton sous couvert d’une identité empruntée sans réellement se cacher. Le but n’est pas de tromper le lecteur mais de créer une certaine connivence. La proximité entre les deux textes ne laisse aucun doute sur leur paternité. b) Variété du système du dialogue interne Marot maîtrise parfaitement l’art de la mise en scène de l’expérience quotidienne

dans la même ville à l’âge de 46 ans. Son recueil Les Fleurs du Mal est publié en juin 1857, peut avant sa mort et est composé de six parties : Spleen et Idéal, Tableaux parisiens, Le Vin, Fleurs du Mal, Révolte et La Mort. Un premier poème, Au Lecteur, sert de prologue. Ce recueil, traitant du mal et de la beauté, du bonheur et de l’idéal, décrit aussi la violence, la mélancolie, l’envie d’ailleurs. La section Spleen et Idéal, qui ouvre le recueil, est composée de 85 poèmes (en vers). « Spleen »

locuteur et d'un interlocuteur...Or, le lecteur a l'impression d'avoir affaire dans ces vers à des interlocuteurs multiples et plutôt indécis. Il se doute que l'allocution laisse entendre la voix du poète lui-même (« mon sein », « mon cœur » vers...). La présence de tirets et des pronoms personnels « vous », « tu », ou des déterminants possessifs « ta », « tes » confirme cette lecture. La créolisation du tutoiement et du voussoiement fait hésiter le lecteur : de quelle femme s'agit-il ? d'une « amie

miettes arrachées à la moise par la mendicité, dans un décor d’une laideur représentative et révélatrice. Dans Les étoiles de sidi Moumen, le lexique choisi dans les descriptions exagère le réel et déforme le coutumier pour solliciter l’intérêt du lecteur et interpeler son esprit critique : « les dunes de détritus en plages infinies. »(p26), « Dehors, ce n’était pas mieux. Le chergui nous empêcher de respirer car il charriait un nuage de poussière et de saleté. Lourd et bas » (p26), «la puanteur

si différents d’aspect et de comportement, s’était produite à pro- pos du feu. Il faisait froid. J’étais accroupi à distance respec- tueuse de cette chose tortillante et rouge, toute nouvelle pour nous. Elle me semblait meurtrie mais furieusement vorace, et je regardais père l’alimenter avec une nonchalance splendide, mais circonspecte2. Les femmes, assises toutes en tas, s’épouillaient mutuellement en jacassant. Ma mère, comme toujours, était un peu à l’écart. Elle mâchait la bouillie pour les bébés

danser pour danser : la gratuité de ces mouvements, ressuscitent ce « corps mobile » (N. P. D. M. P, p. 181) ayant frôlé le « souffle d’un inévitable vertige » (N. P. D. M. P, p. 360) A la lire décrivant ses mouvements d’athlète ou de danseuse, le lecteur ne peut s’empêcher de penser à un vrai acte d’amour : « Le stade, surtout. Là, et moi seule. Toute seule au soleil, en short ou quelquefois en jupe, je bondis, je m’élance. Sur ce stade, ma liberté m’inonde, corps et âme, telle une invisible et inépuisable

méchants et incompétents de ceux qui seraient complaisants. Un capitaliste qui ne s’astreindrait pas aux lois d’airain de la lutte des classes et de la confiscation de la plus-value et du surtravail non-payé; qui transgresserait la Loi de l’accumulation vorace du profit maximum et du capital à reproduire, serait balayé ou absorbé par ses concurrents amis et ennemis tout à la fois. Seule la classe ouvrière, de par sa position objective dans le procès de production sociale de l’existence collective a la capacité

six poèmes qui, ensemble, décrivent la vie d’un homme dont l’ennemi est le temps. Inauguration des Fleurs du Mal, aube de la vie, le premier de mes six poèmes qui est également le premier poème du livre, est intitulé « Bénédiction ». Lorsque vous, lecteurs, lirez ce poème, comme moi, vous en comprendrez directement l’enjeu. Tant de sens en aussi peu de mots ! Dans ce poème, Baudelaire nous explique l’image que la société a du poète : ce dernier est marginal, incompris. Cette dénonciation nous met rapidement

l’entrée trébuchante du poète, de son écroulement et de sa sortie, toujours raconté dans le prisme de son rapport aux autres. Partie I : On remarque que le titre est double : « Hypermarché - Novembre ». C’est donc déjà déstabilisant pour le lecteur. Car si « Novembre » est un titre déjà donné en poésie ; on compte en effet un poème de Victor Hugo dans Les orientales (1829), d’Émile Verhaeren dans Les vignes de ma muraille (1899), et également « Il fait novembre en mon âme » dans Les Bords