Les Muets Camus

toiture arrachée. Alors, brutalement, tout s'écroule. Un coup d'Etat dans la représentation en quelque sorte : le message d'alerte est enfin passé. Et l'on se met à courir à la recherche d'un abri. Mais il est tard : on est déjà en plein cyclone. Albert Camus : Il savait très bien que c'était la peste, mais… "Le lendemain, grâce à une insistance jugée déplacée, Rieux obtenait la convocation à la préfecture d'une commission sanitaire. […] « La question, dit brutalement le vieux Castel, est de savoir s'il

n’excédait pas le tour soyeux de son jupon ; et il se reprochait de ne pas l’aimer, il avait envie de la revoir ; il s’en revenait vite, montait l’escalier, le cœur battant. Emma, dans sa chambre, était à faire sa toilette ; 72 il arrivait à pas muets, il la baisait dans le dos, elle poussait un cri. Il ne pouvait se retenir de toucher continuellement à son peigne, à ses bagues, à son fichu ; quelquefois, il lui donnait sur les joues de gros baisers à pleine bouche, ou c’étaient de petits baisers

fidèles compagnons de tant de batailles, mais ne me parlez pas seulement de commandes, de chiffres, de traites, ne serait-ce qu’une seule fois, parlez-moi d’autre chose, de choses frivoles. Mais aucun des cinq matous ne bouge, durs, hermétiques, muets, aucun ne répond aux sollicitations des mains inaccessibles et usées. Dehors, dans le vaste royaume au-delà des quatre murs, tous certes le connaissent et savent son nom, mais maintenant que la terrible nuit va venir, il n’y en a pas un qui le

n’excédait pas le tour soyeux de son jupon ; et il se reprochait de ne pas l’aimer, il avait envie de la revoir ; il s’en revenait vite, montait l’escalier, le cœur battant. Emma, dans sa chambre, était à faire sa toilette ; 72 il arrivait à pas muets, il la baisait dans le dos, elle poussait un cri. Il ne pouvait se retenir de toucher continuellement à son peigne, à ses bagues, à son fichu ; quelquefois, il lui donnait sur les joues de gros baisers à pleine bouche, ou c’étaient de petits baisers

héros : tel qui a sauvé de la noyade un enfant, tel qui a volé au secours d’une personne agressée, etc. Mais il existe aussi des héros du quotidien, qui, sans accomplir d’exploit sensationnel, font preuve de grandes qualités humaines. C’est ce que Camus nous montre dans son roman, La Peste : lors d’une épidémie de peste qui frappe la ville d’Oran, le docteur Rieux exerce son métier, comme il l’a toujours fait, pour lutter contre ce terrible fléau qui ravage la ville. Chaque jour, il soigne sans relâche

le bombardement nucléaire du 6 août 1945, présente le centre de la ville après le lancement de la première bombe atomique. La ville est entièrement détruite par l’explosion. Le texte d’accompagnement est un extrait du célèbre article d’Albert Camus (résistant, journaliste et écrivain), paru dans Combat, montrant la naissance d’une nouvelle angoisse, la peur atomique. Ce texte s’inscrit en faux contre le sentiment du moment (un certain enthousiasme pour la découverte), à un moment où l’efficacité

de ses vœux un théâtre total qui fasse intervenir tous les arts : musique, chant, danse, cinéma. D’une façon générale, les auteurs distinguent ou associent comme ils l’entendent différentes tonalités. Paul Claudel a créé un théâtre poétique ; Albert Camus et Jean-Paul Sartre, un théâtre d’idées ; Eugène Ionesco, un théâtre qui met en évidence les absurdités de la vie et joue avec le langage, etc. 28 Le roman Le roman Le roman est un long récit en prose, qui met en scène des personnages de

Xénophane qui vivait aux alentours de 570 avant Jésus-Christ. « Les hommes ont créé les dieux à leur image, ditil : ils croient que les dieux sont nés avec un corps et des vêtements et qu'ils parlent comme nous. Les Éthiopiens disent que leurs dieux sont camus et noirs, les Thraces que les leurs ont les yeux bleus et les cheveux roux. Si les taureaux, les chevaux et les lions avaient su peindre, ils auraient représenté les dieux en bœufs, chevaux ou lions ! » C'est justement vers cette époque que les Grecs

Xénophane qui vivait aux alentours de 570 avant Jésus-Christ. « Les hommes ont créé les dieux à leur image, ditil : ils croient que les dieux sont nés avec un corps et des vêtements et qu'ils parlent comme nous. Les Éthiopiens disent que leurs dieux sont camus et noirs, les Thraces que les leurs ont les yeux bleus et les cheveux roux. Si les taureaux, les chevaux et les lions avaient su peindre, ils auraient représenté les dieux en bœufs, chevaux ou lions ! » C'est justement vers cette époque que les Grecs

circulation des idées et la construction de la conscience de l’individu ». Faut-il remettre la culture au cœur du débat public ? Un premier pas a été accompli cette semaine avec « Avis de tempête ». À suivre. Au soir où l’on évoque la libération de Lisa Camus, ethnologue retenue en otage depuis cinq ans, son ami Hugo se souvient des quelques mois passés en­ semble. Débat avec l’auteur à l’issue de la re­ présentation. À 17 heures, au Petit théâtre de Valliè­ res, à Clermont. ■ THÉÂTRE ■ Avant que tu