Les Rois maudits

Explication « Correspondances », Les Fleurs du mal, Baudelaire, 1857-1861 Introduction Le quatrième poème des Fleurs du mal succède à deux textes évoquant la condition malheureuse du poète. Il est en effet maudit par sa mère dans « Bénédiction » et rejeté par les hommes dans « L’Albatros ». Mais la vocation du poète se voit justifiée dans les deux poèmes suivants. En effet, « Elévation » révèle son génie car il est seul capable de comprendre « Le langage des fleurs et des choses muettes !

UN SENS SYMBOLIQUE - L'anecdote est mise en perspective (chap4) Un rapprochement est établi entre « le poète » à l'initiale du v13 et « l'albatros » en titre Il a été préparé par les multiples personnifications de l'oiseau « compagnons », « rois » avec le passage au singulier généralisant chap3 « Ce voyageur » et la majuscule de Poète qui le rend emblématique Il est posé définitivement v13 avec la comparaison « semblable » impliquant des analogies que développe la strophe dans un système

Le spleen domine également et désigne cet emprisonnement du poète, car il est trop différent et nous savons aussi que Baudelaire fait partie de la génération des poètes maudits donc non compris. C’est pourquoi le poète s’identifie à l’oiseau qui au départ est décrit comme majestueux, à l’allure souveraine, au vers 6 « Ces rois de l’azur » mais que par la suite il est soumis et maltraité. Cette situation montre le côté impuissant que le poète et l’albatros ont face à la

a du poète : ce dernier est marginal, incompris. Cette dénonciation nous met rapidement dans l’esprit critique de Baudelaire qui a une terrible vision de la société de son époque. Les premiers vers relatent la naissance d’un Poète maudit par sa mère, elle même maudite par Dieu. Le champ lexical de la religion est omniprésent, témoignant de l’inspiration chrétienne de Baudelaire : « puissances suprêmes », « Géhenne », « Ange », « pèlerinage »… Le discours de la mère maudissant la naissance de son

Auguste BARBIER (1805-1882) Le spleen " C'est moi ; - moi qui, du fond des siècles et des âges, Fis blanchir le sourcil et la barbe des sages ; La terre à peine ouverte au soleil souriant, C'est moi qui, sous le froc des vieux rois d'Orient, Avec la tête basse et la face pensive, Du haut de la terrasse et de la tour massive, Jetai cette clameur au monde épouvanté Vanité. vanité, tout n'est que vanité ! C'est moi qui mis l'Asie aux serres d'Alexandre, Qui plus tard changeai Rome en

DE BAUDELAIRE Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipagePrennent des albatros, vastes oiseaux des mers,Qui suivent, indolents compagnons de voyage,Le navire glissant sur les gouffres amers. A peine les ont-ils déposés sur les planches,Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,Laissent piteusement leurs grandes ailes blanchesComme des avirons traîner à côté d'eux. Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule!Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid!L'un agace son bec avec un brûle-gueule

d'expansion (pour le poète → figures de style). Le pluriel des « mers » renvoie à l'idée d'universalité. • Dans la symbolique traditionnelle, l'oiseau représente la spiritualité. Le poète s'estime au-dessus du monde. En effet, il est idéalisé. « rois », « prince » montrent qu'il appartient à une autre société. « princes des nuées » fait allusion à une expression de Ronsard: "Le prince des poètes, le poète des princes" Ainsi, Baudelaire s'inscrit dans le lignée des grands poètes. • Cependant

d’après moi, les autres personnages du roi s’amuse manquent d’épaisseur bien qu’ils soient divertissants. Le personnage Triboulet s’inspire en fait d’un homme véridique qui s’appelait Nicolas Ferrial, alias Triboulet. Celui-ci était le bouffon des rois Louis XVII (règne 1498 – 1515) et François 1er (règne 1515 – 1547), (Cohen, 2012). Ce bouffon était vraiment drôle, mais il était aussi un homme qui conseillait souvent le roi d’une manière audacieux et intrépide. Par exemple, quand François 1er

brule le bec, on l’agace, se moque de lui. Il est exilé sur le sol, on le torture. Il n’est pas respecté pour ce qu’il est, il n’est plus dans son élément. Un récit basé sur une scène d’oppositions : La poésie est basée sur une série d’oppositions « Rois de l’azur », « Maladroits et honteux », « Piteusement » et « Grandes ailes blanches ». Ses ailes sont comparées à des avirons, elles le gênent, « Comme des avirons traîner à côté d’eux ». Puis nous avons une autre opposition entre « Le voyageur ailé

où il devient entre tous le grand malade, le grand criminel, le grand maudit, - et le suprême Savant ! - Car il arrive à l'inconnu ! 2) « Voyelles » A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles, Je dirai quelque jour vos naissances latentes : A, noir corset velu des mouches éclatantes Qui bombinent autour des puanteurs cruelles, Golfes d'ombre ; E, candeurs des vapeurs et des tentes, Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombelles; I, pourpres, sang craché, rire des lèvres