Maeterlinck Les Aveugles

rassure totalement, il n’est pas le fils de ses parents. Jocaste fuit, elle a compris. Au 4° épisode : le vieux serviteur arrive et révèle tout à Œdipe. A l’Exodos : un messager raconte le suicide de Jocaste et la mutilation d’Œdipe. Œdipe est aveugle mais il voit la vérité. C’est quand il se crève les yeux, qu’il comprend toute la vérité. Toute la pièce tourne autour de la cécité. La tragédie est celle de l’ignorance. Voit des choses compliquées mais qui ne sont pas vraies. L’ironie tragique :

cette pièce qu'il a composée, qui est pleine d'une pensée apocalyptique assez stupide, qui est très ennuyeuse, qui est tout à fait étrangère aux règles dramaturgiques, qui a pourtant une beauté étrange, est dans le goût du théâtre symboliste de Maeterlinck. Il veut s'affirmer en homme de la nouvelle génération, alors qu'en Russie, dans les années 1890, pénétrait dans tous les arts le souffle moderne du symbolisme. À cette provocation de son fils, Arkadina répond par un brutal

VIIe au XIXe siècle Charles Borromée Pierre Corneille Jean de Rotrou Tristan l’Hermite Molière (de son vrai nom Jean Baptiste Poquelin) Jean Racine Voltaire Beaumarchais Comedia del Arte Marivaux Victor Hugo Alfred Musset André Antoine Maurice Maeterlinck d) Les importants metteurs en scène contemporains Guillaume Apollinaire Jean Cocteau Jean Giraudoux Jean Anouilh Eugène Ionesco Arthur Adamov Paul Claudel René de Obaldia Armand Gatti Bernard Marie Koltès Jean Luc Lagarce Joël Pommerat Bertolt

que les âmes des ancêtres, nobles ou serfs, se sont réfugiées dans le tronc des arbres, [p.28] il lui manquait tout de même le poids du concret. Sans épaisseur, la cerisaie-voile se rattachait trop à une esthétique fin de siècle où, comme chez Maeterlinck, auteur qui compte pour Tchekhov, on cultivait la transparence et la légèreté, expres­sion d’un refus obstiné de la représentation du verger. Par cette insistance sur sa dimension symbolique, le spectacle sacrifiait l’enracinement indispensable

tels des sonnettes d'alarme. Les Smith et les Martin sont des personnages sans psychologie, des marionnettes mues par un langage purement social, des coquilles vides d'êtres, des pantins grotesques traversés par la multiplicité morte d'un texte qui aveugle. Ils se battent à coup de mots, car ils ne parviennent à s'accorder ni sur le langage, ni sur le sens que l'on peut attribuer aux événements de la réalité. L'accumulation de coïncidences est soulignée par le retour de la formule cocasse : « Mon Dieu

de Soyinka, semble étroitement lié à la terre. Or celle-ci, bien loin d’être une vallée des larmes, apparaît comme le séjour des délices. Il n’est pas 113 114 Jean Lacouture. De Gaulle. Paris : Editions du Seuil, 1969, p. 260. Maurice Maeterlinck. La mort. Paris : Arthème Fayard & Cie, Editeurs, 1913, p. 15. 25 étonnant que Mpolo, à l’image des personnages de Soyinka, répugne à quitter la terre ; dûtelle être le lieu de toutes les souffrances, c’est en son sein qu’il entend « jouir

un voyage différent. La lecture ne peut pas se planifier techniquement qui prévoit les effets exacts du médicament ; il n’y a aucune carte qui garantisse que le voyageur ne s’égare pas.»42 En parlant des métaphores, Jorge Larrosa paraphrase Maeterlinck : « Ecrire (et lire), c’est comme plonger dans un abîme où nous croyons avoir découvert des objets merveilleux. Or, quand nous revenons à la surface, nous ne rapportons que des pierres quelconques et des morceaux de verre, mais aussi quelque chose

; [alors] ils commencèrent à abandonner leur manière ancienne pour suivre celle-ci. Je ne suis pas fâché que nous soulignions l’horreur barbare qu’il y a dans une telle action, mais plutôt du fait que, jugeant bien de leurs fautes, nous soyons si aveugles à l'égard des nôtres. Je pense qu’il y a plus de barbarie à manger un homme vivant qu’à le manger mort, à déchirer par des tortures et des supplices un corps ayant encore toute sa sensibilité, à le faire rôtir petit à petit, à le faire mordre et

marginalité insistante ou la lente reconnaissance, l’époque secoue comme elle peut son sablier. Ces propos ne soufflent-ils pas sur ces vieilles lanternes que toute époque allume avec des feux antérieurs? N’est-on pas toujours, peu ou prou, aveugle sur sa propre époque, et combien d’auteurs à succès des temps jadis sont aujourd’hui putréfiés dans la fosse aux oubliettes? En 1929, Charles Dullin ne déclarait-il pas : «Malgré une production dramatique énorme, les hommes de théâtre en sont réduits

Andreï Roublev d’Andreï Tarkovski, Éditions de la transparence, Chatou, 2008, p89 28   26   qu’après avoir brûlé dans l’incendie du palais du Grand Prince. Ce dernier jette un regard sur l’icône juste après avoir envoyé Stéphan aveugler les maçons, comme s’il saisissait la ressemblance entre la tâche spirituelle du saint et son crime imminent. L’icône profanée de Saint Georges est présentée comme « échantillon de l’apocalypse, d’où les tyrans tirent la justification de leurs