Meursault Et Dieu

dans son bureau. C’était un petit vieux, avec la Légion d’honneur. Il m’a regardé de ses yeux clairs. Puis il m’a serré la main qu’il a gardée si long- temps que je ne savais trop comment la retirer. Il a consulté un dossier et m’a dit : « Mme Meursault est entrée ici il y a trois ans. Vous étiez son seul soutien. » J’ai cru qu’il me reprochait quelque chose et j’ai commencé à lui expliquer. Mais il m’a in- terrompu : « Vous n’avez pas à vous justifier, mon cher enfant. J’ai lu le dossier de

dieux », soulignait Alain, qui considérait le roman comme le poème du libre arbitre. Le libre arbitre est la capacité de juger librement.Le héros de roman cherche -t -il à instruire, à plaire, à inventer, à relier (au sens religare) l 'homme à (aux) dieu(x) ? Observons en quoi le personnage de roman tente le rôle au-delà de son rôle d'acteur dans l 'histoire, d 'instuire son lecteur ?Pour Crébillon le libertin, qui appartient au XVIIIe, le siècle des Lumières, un roman sans péripéties, qui se rapproche

la baiser, mais c’était bien par politesse. » (p.90). Il fait également la connaissance de l’Autodidacte, avec qui il aura une discussion houleuse entre la vision humaniste de ce personnage et son existentialisme (p. 161). Roquentin est, comme Meursault chez Camus, l’archétype même de l’anti-héros existentialiste.! ! ! ! L’Autodidacte passe ses journées à la bibliothèque de Bouville, après avoir décidé de lire tous les livres présents par ordre alphabétique, Roquentin est surpris « Lambert

reçu dans son bureau. C'était un petit vieux, avec la Légion d'honneur. Il m'a regardé de ses yeux clairs. Puis il m'a serré la main qu'il a gardée si longtemps que je ne savais trop comment la retirer. Il a consulté un dossier et m'a dit : « Mme Meursault est en-trée ici il y a trois ans. Vous étiez son seul soutien. » J'ai cru qu'il me reprochait quelque chose et j'ai commencé à lui expliquer. Mais il m'a interrompu : « Vous n'avez pas à vous justifier, mon cher enfant. J'ai lu le dossier de votre

dans son bureau. C'était un petit vieux, avec la Légion d'honneur. Il m'a regardé de ses yeux clairs. Puis il m'a serré la main qu'il a gardée si longtemps que je ne savais trop comment la retirer. Il a consulté un dossier et m'a dit : « Mme Meursault est en- trée ici il y a trois ans. Vous étiez son seul soutien. » J'ai cru qu'il me reprochait quelque chose et j'ai commencé à lui expliquer. Mais il m'a interrompu : « Vous n'avez pas à vous justifier, mon cher enfant. J'ai lu le dossier de

Calas persuadèrent aux autres que ce vieillard faible ne pourrait résister aux tourments, et qu'il avouerait sous les coups des bourreaux son crime et celui de ses complices. Ils furent confondus, quand ce vieillard, en mourant sur la roue, prit Dieu à témoin de son innoso cence, et le conjura de pardonner à ses juges. Ils furent obligés de rendre un second arrêt contradictoire avec le premier, d'élargir2 la mère, son fils Pierre, le jeune Lavaisse, et la servante; mais un des conseillers leur

« lisant » : C’est la part du lecteur qui cède volontiers à l’illusion référentielle et croit ce que le texte dit. Le lisant est volontiers moralisateur et juge les personnages selon son code des valeurs. Ainsi dans L’Etranger de Camus, le héros Meursault peut être qualifié de criminel parce qu’il a tué un arabe. Dans L’amant de Lady Chatterley, David Herbert Lawrence, Chatterley va être traitée de dévergondée. La lecture est moralisatrice ou idéologique. * Le « lu » : Ce régime s’enracine

romanciers cherchent à faire vivre des personnages qui soient proches de leurs lecteurs et de leur quotidien. Le « héros » est alors dénommé comme tel en tant qu'il est le pivot du roman, et non plus selon la définition étymologique : il n'est plus un demi-dieu. Le roman met en scène un personnage face au monde, un être nuancé, aux réactions complexes et diverses.  • Selon le genre du roman ou le mouvement littéraire auquel il appartient, le personnage sera différent, et s'adressera ainsi à des « parts »

de Camus, l’épidémie qui ravage Oran a rapproché Rieux et Tarrou qui partagent la même conception du monde, de l’action. Et même si leur personnalité et leur comportement diffèrent Rieux, mène son combat, sur un plan humain ; Tarrou, le saint sans Dieu, est plus révolté, idéaliste, ils incarnent, par leur action, le même idéal d’humanité et de solidarité. Ces deux personnages sont deux faces différentes d’une même conception humaniste moderne du monde. C’est parfois par leurs paroles que les personnages

ac-reunion.fr/ , site visité le 22/12/2010 10 de moi, ma suprême immolation à la cause. Les âmes basses et sottes, qui se sont imaginé, qui ont répété que je fuyais la prison, ont fait preuve d’autant de vilenie que d’inintelligence. La prison, grand Dieu ! Mais je n’ai jamais demandé que la prison ! Mais je suis prêt encore à m’y rendre s’il est nécessaire ! Il faut, pour m’accuser de la fuir, avoir oublié toute cette histoire, et le procès que j’ai voulu, dans l’unique désir qu’il fut le champ où