Philinte Et Alceste

dernier peut ainsi, à travers le conflit, transmettre des idées sociales, politiques… voire, une philosophie de la vie. C’est ce que fait Molière dans Le Misanthrope, lorsqu’Alceste, scandalisé par l’hypocrisie, s’en explique auprès de son ami Philinte « Alceste.- Je veux qu’on soit sincère et qu’en homme d’honneur, On ne lâche aucun mot qui ne parte du cœur ». Le récit devient alors didactique et inculque une leçon morale, un enseignement. Mais le conflit peut aussi avoir une fonction descriptive,

à l’incarnation par des personnages de ces points de vue. Ainsi dans le Misanthrope, Molière oppose Alceste, qui condamne toute forme d’hypocrisie dans les rapports humains, et Philinte, qui se fait le défenseur des convenances, de la politesse et de la mondanité. Il est aisé de constater que le discours d’Alceste est véhément, et que c’est un discours d’intolérance, face auquel celui de Philinte paraît plus mesuré. L’ami et l’ennemi du genre humain s’affrontent ainsi dès le début d’une pièce qui

éminente. Alceste n’est pas seulement un témoin qui observe, qui juge, qui s’indigne. Il est Molière lui-même, qui s’examine et qui, dans un monde ridicule, se juge ridicule à son tour. Les abus qu’il constate n’existent que trop bien. Mais à quoi bon se mettre en colère ? La nature humaine est trop forte pour qu’on la puisse changer. Alceste méprise les coquettes, mais il en aime une, comme Molière aimait Armande. Il est très vrai que les vers des petits marquis sont ridicules, mais Alceste, après

vue du public (Chrysalde dans L'École des femmes, Philinte dans Le Misanthrope). Il n'appartient à aucune des deux sociétés de la pièce mais établit un lien entre elles. III. Sens de la comédie de Molière: Le triomphe de la jeunesse c'est avant tout le triomphe des forces de l'instinct sur les forces contraignantes, de la liberté sur l'oppression, du naturel sur l'affectation. La philosophie naturaliste de Molière condamne aussi bien Alceste, personnage sympathique par sa sincérité, qu'Harpagon

double jeu : Alceste, le misanthrope, vient de prôner à Philinte la franchise, quoi qu’il en coûte, et de condamner l’hypocrisie sociale : « Non, je ne puis souffrir cette lâche méthode Qu’affectent la plupart de vos gens à la mode… […] Je veux que l’on soit homme, et qu’en toute rencontre Le fond de notre coeur dans nos discours se montre » À la scène suivante, il tente de garder les formes lorsqu’Oronte lui fait lecture d’un poème ridicule et lui demande son avis : Alceste, au lieu d’être

qu'ils ont part, sans doute, au vol que l'on m'a fait. (IV, 7) Dans le même registre, Molière suscite le rire en faisant allusion, au sein de la fiction d'une comédie, à telle autre de ses pièces : dans la discussion qui l'oppose à son ami Alceste, Philinte pense aux «deux frères que peint L’École des maris» (Le Misanthrope, I, 1); et l'allusion se fait encore plus précise dans Le Malade imaginaire, puisqu'il y est question de Molière lui-même : C'est un bon impertinent que votre Molière avec

du même ouvrage d'Anne Ubersfeld. Afin d'illustrer ceci, on peut citer la scène d'exposition du Misanthrope datant de 1966, du dramaturge français Molière. En effet, cette ouverture nous donne quelque renseignements sur les relations entre Alceste et Philinte mais aucune didascalie ne permet d'en apprendre plus sur l'apparence que le metteur en scène devra donner à la scène ainsi qu'aux acteurs. Les seules indications scéniques présentent sont celles de prise de parole des personnages. On peut évoquer

pourquoi. 1. marcher : démarche. 2. contrefaire : imiter, singer. 3. appareil : vêtements, habits.4. du contraire : le contraire. 5. reçoit un bon visage : reçoit un bon accueil.  TEXTE B : Molière, Le Misanthrope, acte l, scène 1, 1666.  [Alceste et son ami Philinte débattent des exigences de la vie en société.]      Acte I, scène 1[ ... ]                       ALCESTEJe veux qu'on soit sincère, et qu'en homme d'honneurOn ne lâche aucun mot qui ne parte du cœur.                       PHILINTELorsqu'un

également au registre tragique, puisque chacun des deux protagonistes suit inexorablement sa destinée. Il est cependant indispensable de réaliser des scènes explicatives, par exemple entre Dom Juan et Sganarelle dans Don Juan, ou bien entre Alceste et Philinte ou Célimène dans le Misanthrope, afin de créer un fil directeur et ainsi une véritable histoire, au risque de paraître plus banal. C'est pourquoi beaucoup de scènes de ruptures sont présentes malgré tout. Mais pour autant, la citation d'Olivier

encore, ne pas respecter sa dignité d'être de raison). Non pas du tout qu'il faille, pour être kantien, jouer les Alceste et prétendre, comme celui que Molière qualifiait à raison de misanthrope, dire à chacun brutalement "ses quatre vérités" : "Oui, je veux que l'on soit homme, et qu'à chaque rencontre le fond de notre coeur en nos discours se montre" [12], assénait Alceste à Philinte, avec la fougue orgueilleuse du redresseur de torts. Mais est-il moral de s'ériger ainsi en censeur des actions d'autrui