Pouvons Nous Savoir Avec Certitude Que Nous Sommes Libres

l’édition des « Pensées ». Plan de l’apologie et ordre des « pensées » Il est clair qu’il serait tout à fait vain de penser pouvoir reconstituer en détail le plan qu’aurait suivi Pascal. « La dernière chose qu’on trouve en faisant un ouvrage est de savoir celle qu’il faut mettre la première » (L. 976) : l’ouvrage de Pascal n’étant pas fait, on ne sait donc pas même par où il aurait commencé. Pourtant les indications ne manquent pas, à commencer par certaines « pensées » consacrées au plan que devrait

raisonnable, et comme tel, il reçoit de la science de quoi le nourrir et l'alimenter en propre. Mais les bornes de l'entendement humain sont si étroites qu'on ne peut espérer que peu de satisfaction dans ce domaine, aussi bien pour l'étendue des certitudes que pour le nombre des 1 L'intention n'est pas ici d'enlever quelque chose au mérite de M. LOCKE, qui est réellement un grand philosophe raisonnant avec justesse et modestie. On veut seulement montrer le sort habituel d'une philosophie abstraite

vain de se demander ce qui se serait passé si elle avait été évitée - sans doute d'ailleurs ne pouvait-elle pas l'être. En revanche, il n'est peut-être pas inutile d'en rappeler l'évolution quand ce ne serait que pour nous persuader, devant les certitudes en apparence les plus assurées, - que le monde est en perpétuel devenir et que les renversements qui se sont produits hier peuvent très bien se reproduire demain. Qu'on songe seulement que la Russie soviétique, en un demi-siècle, aura été successivement

qui a changé Aujourd'hui nous voulons nous aimer avant de nous engager. Voilà qui complique la démarche : n'étant plus conditionnés par le seul devoir, nous sommes devenus les acteurs et les entrepreneurs de nos amours, libres d'oser, d'expérimenter, mais aussi d'hésiter, de ne pas nous jeter dans le bain des rencontres, effrayés que nous sommes par tant de possibles, animés à notre insu par des aspirations tellement romantiques. Car si le mariage passe pour désuet, le projet de passer sa vie entière

de constance. Ainsi, le désir n’est pas un terme univoque : tous les désirs ne sont pas naturels et nécessaire. Un tri devient alors non seulement possible, mais même souhaitable : si je ne puis donner satisfaction à tous mes appétits, mieux vaut savoir lesquels je dois combler absolument. À supposer alors qu’on puisse distinguer les désirs entre eux suivant le type d’objet sur lequel ils se portent (c’est-à-dire suivant la nécessité objective de leur satisfaction), à 22 Sujet 1 supposer même

mazdéisme), apparaît comme le plus ancien monothéisme et appelle à la justice. -Enfin, en Grèce, de nombreux sages cherchent un principe absolu : a-pour la connaissance scientifique : on peut évoquer Pythagore et Thalès, qui sont des sages dont le savoir est beaucoup plus étendu que leur découvertes mathématiques. b-pour l'ascétisme pratique : les cyniques, les sceptiques et les épicuriens souhaitent atteindre un comportement le plus parfait possible, par l'impassibilité, le doute, le scandale, ou

se demander ce qui se serait passé si elle avait été évitée - sans doute d'ailleurs ne pouvait-elle pas l'être. En revanche, il n'est peut-être pas inutile d'en rappeler l'évolution quand ce ne serait que pour nous persuader, devant les certitudes en apparence les plus assurées, - que le monde est en perpétuel devenir et que les renversements qui se sont produits hier peuvent très bien se reproduire demain. Qu'on songe seulement que la Russie soviétique, en un demi-siècle, aura été

L’actualité est devenue indépendante de notre vie. Par les journaux, la radio et la télévision, nous pouvons être au courant des évènements qui se sont produits la journée précédente ou les vivre en direct, sur le terrain, tout en étant assis sur notre sofa et cela même si l’évènement en question se déroule à l’autre bout de la planète. Un des évènements qui a capté les médias et la planète entière, récemment, a été l’effondrement de la mine de San José à Copiapo, au Chili, emprisonnant 32 mineurs

profonde. On ne peut pas assister à une catastrophe pareille sans remettre en cause les idées, les valeurs, les décisions qui ont conduit à un tel résultat. En nous obligeant à tout remettre à plat, en ébranlant les dogmes et les certitudes, la crise nous rend plus libres d’imaginer un autre avenir. Depuis la fin de la Guerre Froide, la mondialisation semblait imposer à tous l’idée qu’il n’y avait qu’une seule voie à suivre, un seul modèle possible, une seule logique. La crise ayant fait la démonstration

1 Si nous admettons, comme l'indique l'étymologie, que la philosophie est l'amour (et donc la recherche) de la sagesse et du savoir, il semble que par essence sa méthode soit le questionnement fruit de l'étonnement et que son but soit la vérité, c'est-à-dire une connaissance reconnue indiscutablement comme juste. Aristote (384-322 av. JC) le dit d'ailleurs très clairement dans La Métaphysique, livre α, 920 b 20 (trad. J. Tricot) : "la philosophie est appelée la science de la vérité". Il n'est