Psychologie Approche Existentielle Humaniste

l’invite Caligula. Il l’affronte aussitôt en le jugeant incapable de lui «parler de tout son cœur», de n’avoir «rien d’aimable», d’être «nuisible et cruel, égoïste et vaniteux». S’il est pénétré de la vérité que Caligula a découverte (et dont il s’est approché plus ou moins dangereusement lui aussi), celle de l’absurdité du monde, il a choisi d'y vivre et, pour cela, de lui accorder un sens, une cohérence. Il lui tient tête en déclarant vouloir le tuer parce qu’il avoue très humblement et sainement : «J’ai

et sont croqués en quelques traits. On ne sait pas grand-chose de leur psychologie, juste le strict nécessaire à la compréhension de leurs relations et de leurs actes. Comme au théâtre, l'important ce sont leurs gestes, leurs déplacements et leurs dialogues. L'auteur les met en scène, il ne les juge pas. Il se tient à peu près à la même place que le lecteur : à l'orchestre. Si elle tient en partie au refus de la psychologie, cette distance entre l'auteur et son récit tient aussi à son style, elliptique

ni distinction entre le bien et le mal, ni perspective historique. Sur une toile de fond bien triste, les combats de partisans italiens entre septembre 1943 et avril 1945, Calvino, qui maintint sa distance par la sobriété du langage et une approche existentielle, posa seulement cette douloureuse question : devient-on résistant par choix ou la vie décide-t-elle pour vous? Il semble ici que le destin ait fait beaucoup pour Pin. De son aveu, Calvino fut animé à la fois du désir de transmettre quelque

pulsions, tentations Page 203 - ce visage de migraine... : les points de suspension laissent deviner le sous-entendu : « disait assez son inquiétude » Page 204 - dans la ville chinoise : où il risque d'être arrêté - une peine qui se passait de psychologie : alors qu'il est en train d'en faire Page 207 - les baths petits coïts ambulants : les belles femmes (« bath » = « beau », en argot) Page 209 - qualités cardiaques : humour peut-être involontaire, Hemmelrich confondant le cœur, muscle (pour

de la scne et sont croqus en quelques traits. On ne sait pas grand-chose de leur psychologie, juste le strict ncessaire la comprhension de leurs relations et de leurs actes. Comme au thtre, limportant ce sont leurs gestes, leurs dplacements et leurs dialogues. Lauteur les met en scne, il ne les juge pas. Il se tient peu prs la mme place que le lecteur lorchestre. Si elle tient en partie au refus de la psychologie, cette distance entre lauteur et son rcit tient aussi son style, elliptique, sobre

pour l’Occident. L’Orient ne le concerne jamais que comme cause première de ce qu’il dit. Ce qu’il dit et ce qu’il écrit, du fait que c’est dit ou écrit, a pour objet d’indiquer que l’orientaliste est en dehors de l’Orient, à la fois comme fait existentiel et comme fait moral. » (p. 34) L’extériorité de la représentation est toujours gouvernée par une version ou une autre du truisme: si l’Orient pouvait se représenter lui-même, il le ferait; puisqu’il ne le peut pas, la représentation fait le travail

elle-même, entraînant tous ses épisodes dans «un lent mouvement sans repos », dans « la densité mouvante du temps sphérique ». Là se trouve en effet le plus troublant paradoxe-de la Recherche: c'est qu'elle se présente à la fois comme œuvre et comme approche de l'œuvre, comme terme et comme genèse, comme recherche du temps perdu et comme offrande du temps retrouvé. Cette ambivalence lui donne l'ouverture, la dimension critique oà Proust voyait la marque essentielle des grandes œuvres du XIXe siècle (et

fait la vaisselle. Et si avec la solitude le caïd a pris goût aux pratiques déviantes, la nuit c’est le proxo qui fait la femme. L’intellectuel n’est pas un dragueur La miévrerie des poètes Pour les poètes, en gros, c’est toujours la même approche. Un cadet de la bourgeoisie resté longtemps près de sa mère 2 tombe amoureux d’une fille au loin. Elle est mystérieuse, il ne lui adresse pas la parole. Elle est merveilleuse, il ose à peine la regarder. Ne la baisant pas, le poète peut à loisir

qui « lit » dans les urines comme une cartomancienne prétend lire l’avenir dans une boule de cristal (on comprend vite que l’examen de l’urine n’est pour rien dans le diagnostic, préétabli, de l’imposteur moraliste). Il se peut, cela dit, qu’il approche ainsi une certaine vérité... L’objet scénique indispensable à la représentation de cette scène est donc le flacon d’urine. Nous ne disposons d’aucune indication concernant les costumes des personnages et l’on pourra peut-être suggérer aux élèves

accusations d'illogisme, d'infidélité; qui resterait impassible devant l'ironie socratique (amener l'autre au suprême opprobre : se contredire) et la terreur légale (combien 9 LE PLAISIR DU TEXTE de preuves pénales fondées sur une psychologie de l'unité!). Cet homme serait l'abjection de notre société : les tribunaux, l'école, l'asile, la conversation, en feraient un étranger : qui supporte sans honte la contradiction? Or ce contre-héros existe : c'est le lecteur de texte, dans