Albert camus
Ferdinand Bardamu
Ferdinand Bardamu est le narrateur et le protagoniste principal de Voyage au bout de la nuit. Il s’agit d’une figure récurrente dans l’œuvre de Céline puisqu’on le retrouve dans d’autres œuvres, que ce soit en qualité de héros ou de personnage secondaire (notamment dans Mort à Crédit ou L’Église) .
Tout au long de l’œuvre, Bardamu évolue. On peut distinguer deux étapes dans son développement. La première couvre des trois tableaux, l’auteur utilise le même schéma narratif, à savoir : • •
les trois premiers tableaux et peut être considérée comme l’apprentissage de son époque. On constate que pour chacun
une phase d’émerveillement où Bardamu se forge des espoirs de vie meilleure (l’image héroïque du régiment - le côté aventurier des colonies - l’aspect novateur de la modernité novatrice américaine) ; une phase de retour à la réalité : Bardamu est freiné dans ses aspirations par des obstacles (souvent d’ordre pécuniaire) qui provoquent chez lui un brusque retour sur terre (la blessure sur le champ de bataille - les fièvres et la misère en Afrique - le travail pénible chez Ford aux USA) ;
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une phase de dénonciation : en se confrontant à la réalité des choses (souvent par le biais du travail), Bardamu prend conscience que toutes les manifestations d’une vie meilleure qu’il voit autour de lui ne sont qu’illusoires. En outre, elles ne profitent qu’à quelques-uns.
Ce triple parcours que l’on pourrait qualifier d’initiatique met en lumière une des caractéristiques principales de ce personnage à savoir l’impossibilité du bonheur. Parce que ce dernier a un caractère illusoire dans le monde dans lequel il vit, le héros ne parvient pas à inscrire sa félicité de manière durable. On le voit d’ailleurs très bien dans le domaine amoureux (voir les cas de Musyne, Lola ou Molly) ou dans celui de l’amitié (cf. la relation intermittente qu’il entretient avec Robinson ou celle avec Paraphine qui se termine dans le silence).