Bergson
"Le rêve" de Bergson, ou une analyse par contraste du fonctionnement de la conscience
Pierre Serange (elsp), approximations.fr, 2004.
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Le texte qui va suivre est une analyse et un résumé "personnels" d'une conférence de
Bergson, intitulée "Le Rêve", extraite de l'Energie Spirituelle, que j'ai fait en septembre 2003, légérement modifié en octobre 2004. Au-delà du thème relevant plus de la psychologie que de la philosophie, il m'a semblé qu'étudiant les caractéristiques du sommeil, Bergson définissait par là celles de la veille, nous proposant des éléments intéressant sur sa conception de la conscience, en relation avec la mémoire, la perception et l'inconscient, allant même jusqu'à concevoir la perception du réel comme hallucination. J'assume parfaitement le caractère "scolaire" de ce travail, mais il est pour moi intéressant d'avoir votre avis sur les assertions qu'il propose; voilà le vrai but de sa "publication".
Le rêve se nourrit des sensations : toute une étude est faite de ce que l’on « voit » pendant que l’on dort : on voit des petites tâches colorées ou non, transformées par notre entourage sensoriel (comme le montre l’exemple de Krauss qui voyait une jolie jeune fille dans son rêve, et, se réveillant, il constata que c’était un rayon de lune qui l’éclairait ; mais aussi aussi les exemples en rapport avec le feu : si on est éclairé par une source rappelant le feu, on s’imagine aux prises avec lui, dans un incendie par exemple). Mais notre entourage sensoriel n’est pas constitué que de la vue, puisque les sons aussi interviennent (Bergson prend par exemple le vent dans une cheminée, qui pourra être transformé en conversations, etc…), de même que le toucher. Certes, on est moins attentif que pendant la veille, ou plutôt, on n’a pas des sensations extérieures aussi précises, c’est plus diffus et confus, mais par contre on est plus à l’écoute de ce qui