La formule "ambition must be made to counteract ambition”, formulée par l’homme politique américain Madison, résume principalement l’objectif de séparation des pouvoirs étatiques. Aux Etats-Unis, régime présidentiel par excellence, celle-ci est théoriquement stricte. Or une séparation trop rigide pourrait trop souvent entraîner une paralysie du régime. C’est pourquoi les pouvoirs exécutif, que le Président détient, législatif, partagé entre la Chambre des représentants et le Sénat formant le Congrès, et judiciaire, avec la Cour Suprême à son sommet, sont amenés à coopérer, favorisant l’interpénétration et l’interdépendance des trois branches. C’est ce qu’on nomme « checks and balances », soit « poids et contrepoids » : chaque branche jouit d’un pouvoir relatif mais contrebalancé par les deux autres, et ce pour éviter tout déséquilibre en faveur d’un des pouvoirs. Ainsi, comment s’organise ce système de checks and balances ? Réussit-il à éviter tout blocage politique et institutionnel ? Enfin, permet-il réellement d’instaurer un parfait équilibre ?

I- Interdépendance entre les pouvoirs exécutifs et législatifs : « Le président des Etats-Unis exerce des pouvoirs extraordinaires dans d’extraordinaires limites » J. Kennedy

A- Le Président a un poids considérable dans la vie politique américaine

1- Il dirige l’ensemble des 50 états fédéraux, détient en sa personne une grande part du pouvoir exécutif (pas de 1er ministre), il est le commandant en chef des forces armées et incarne la Nation, préside aux réunions internationales (ONU, G20)

2- Les lois sont élaborées, discutées et votées par le Congrès mais le Président a un droit de veto suspensif sur ses décisions, prenant ainsi l’initiative des lois (il fut utilisé pour la 1ère fois par George Washington le 5 avril 1762) * Mais ce veto peut être contourné par un vote à la majorité des deux tiers dans les deux chambres du Congrès (c’est le cas le 3 mars 1845 contre John Tyler)

B-