Commentaire de la lettre 37 de montesquieu
Introduction: Montesquieu a publié anonymement Les Lettres Persanes en 1721 à Amsterdam. Dans ce roman épistolaire, deux persans, Usbek et Rica, visitent la France de 1711 à 1720, échangent entre eux des lettres, en envoient également en Perse, pour faire part de leur étonnement sur les moeurs et coutumes françaises. La couleur orientale, le feint étonnement des persans servent de masque à Montesquieu pour formuler des critiques hardies contre la société de son temps. Les lettres des persans donnent lieu à une mordante satire des dernières années du règne de Louis 14.
Dans la lettre 37, Usbek écrit de Paris à son ami Ibben, à Smyrne, et lui présente le roi de France. A priori, la lettre semble être un éloge du roi, mais les phrases sont souvent ironiques, avec des sous-entendus et sous les compliments se cachent de violentes critiques du Roi Soleil.
C´est pourquoi nous y étudierons tout d´abord le portrait du monarque et ensuite la satire de l´absolutisme
1.Un portrait de monarque
a. Le roi, incarnation du pouvoir.
Usbek insiste d’abord, première ironie, sur le fait que Louis 14 est un cas unique, qu’il s’agit d’un vieillard qui est au pouvoir depuıs bien trop longtemps: Le roi de France est vieux. En effet, en 1713, date fictive de cette lettre, Louis 14 a 75 ans et règne depuis 52 ans, durée exceptionnelle qui étonne le persan, puisqu’il ajoute: Nous n’avons point d’exemple dans nos histoires d’un monarque qui ait si longtemps régné. L´éloge apparent de la longévité royale n´est bien sur rien d´autre qu´une antiphrase! Usbek insistera encore sur ce caractère extraordinaire dans la suite du texte en ajoutant à la li 14: il n’est jamais arrivé qu’à lui... Il souligne l’exceptionnelle autorité du roi ( li 3 à 6), avec le superlatif à un très haut degré, avec les mots talent et génie. Mais là aussi, par l´antiphrase, c´est le despotisme de Louis 14 qui est dénoncé. M