Commentaire
Introduction
« Quand le droit bavarde, le citoyen ne lui prête qu'une oreille distraite. » Cette phrase, extraite d'un rapport du conseil d'État de 1991, témoigne de la sensibilisation à la question de la sécurité juridique. Le 24 mars 2006, l'arrêt « Société KPMG et autres » du Conseil d'État le consacre, en l'élevant au rang de principe général du droit. L'arrêt « Commune d'Olivet » du Conseil d'État du 8 avril 2009 prolonge cette jurisprudence protectrice des citoyens. Le 24 juillet 1931, la commune d'Olivet, dans le Loiret, et la Compagnie Générale des Eaux (CGE) concluent un contrat de délégation de service public pour la distribution de l'eau portable, contrat censé entrer en vigueur le 4 avril 1933 pour une durée de quatre-vingt-dix-neuf ans. Ce contrat a par la suite été complété et modifié par plusieurs avenants. Cependant aucun d'entre eux n'a modifié la durée de la délégation. Au contraire même, l'avenant n°18, signé le 23 décembre 1993, stipule : « Conformément aux dispositions initiales du contrat, la concession se poursuit jusqu'à son terme fixé au 4 avril 2032 ». L'avenant n°20, approuvé le 29 avril 1997 par le conseil municipal et signé par le maire le 2 mai 1997, n'apporte aucune autre modification à la durée de la convention. Deux conseillers municipaux d'opposition et l'association qu'ils ont fondé – le Groupe d'action municipale d'Olivet – demandent au tribunal administratif d'Orléans l'annulation de ces deux avenants, ainsi que de la délibération du 29 avril 1997, car ils seraient contraires à l'article 40 de la loi du 29 janvier 1993, dite loi Sapin, modifiée notamment par la loi Barnier du 2 février 1995. Le jugement du tribunal administratif du 17 mai 2001 rejette leur demande du fait de leur qualité de tiers au contrat. Les requérants font alors appel devant la cour administrative d'appel de Nantes. Celle-ci, dans son arrêt du 9 avril 2004, confirme le jugement du