Dissert
« Sans personnage, point de roman » (Anthony Burgess). Certes, il y a une différence entre personnage et personne, l’un renvoie à la création littéraire, l’autre au réel. André Maurois s’interroge sur le personnage et écrit qu’il est simplifié et construit. On peut le comprendre. Il met en parallèle le personnage avec les êtres vivants. Selon lui, les seconds sont des « énigmes dangereuses » par rapport aux premiers. Il y aurait donc un lien entre personnages et personnes. En quel sens le personnage est-il un vecteur fondamental de l’intérêt du roman et permet-il de rendre une vision de l‘homme et du monde? Pourquoi un personnage de roman devrait-il être assimilé à une personne? ( Autre problématique possible : le roman simplifie-t-il l’homme ou est-il un miroir fidèle de la nature humaine ?) Tout d’abord, nous montrerons comment le personnage est simplifié et construit. Puis, nous verrons que c’est un être énigmatique. Enfin, nous verrons quelles sont ses autres fonctions.
Un personnage est un élément important du récit. Il a donc besoin d’être bien construit. Il se rapproche alors d’une personne réelle. Tout d’abord, un personnage est simplifié et construit avec une description détaillée et réaliste: physionomie, précision dans la description des vêtements. Le romancier peut prendre appui sur des événements et des personnages historiques. Stendal s’appuie par exemple sur la vie d’un certain Berthet, précepteur et assassin véritable pour créer Julien Sorel dans Le Rouge et le Noir. Il a un nom souvent le reflet de ses origines, il appartient à une classe sociale. Il a souvent un métier. Le personnage de roman est donc caractérisé de façon suggestive. Cela est souvent mis en relief dès le début du roman comme dans Eugénie Grandet. Dès la première ligne du récit, le nom du personnage