Gouvernance
12:31:19 - Par Jean-Jacques PLUCHART
La gouvernance des entreprises a donné lieu, au cours des trente dernières années, à la création de nombreuses institutions (comme l’Institut Français des Administrateurs), au lancement de nouvelles revues (comme la Revue Française de Gouvernance d’Entreprise) ; à la publication de plus de 150 rapports officiels (comme en France, les rapports Viénot 1 et 2, Bouton, Montaigne…), ainsi qu’à plusieurs centaines d’ouvrages et milliers d’articles scientifiques et professionnels. La notion de gouvernance d’entreprise a été à ce point élargie qu’elle est souvent qualifiée de diluée, équivoque ou confuse. On la confond notamment avec les notions de management ou de pilotage de l’entreprise. Un bref état de l’art sur cette notion s’impose.
On distingue, pour simplifier, trois approches, que les économistes désignent respectivement par contractuelle (ou conventionnelle), cognitive (ou positive) et organisationnelle.
Selon la première approche, la gouvernance d’entreprise recouvre « l’ensemble des institutions, des règles et des pratiques qui légitiment le pouvoir des dirigeants » (Charreaux, 1997). La définition ne couvrait à l’origine que la relation entre les actionnaires et les dirigeants et supposait que les systèmes d’incitation et de contrôle de ces derniers dépendaient essentiellement de la structure de financement de l’entreprise, et notamment de la composition de son actionnariat ou de son conseil d’administration. Cette approche a été étendue, au cours des années 1990 à l’ensemble des parties prenantes de l’entreprise (Pluchart, 2010). Par une « gouvernance responsable », les administrateurs et les dirigeants de l'entreprise doivent s’efforcer d’intégrer une création de valeur financière immédiate pour les actionnaires (ou shareholders) et une création de valeur globale et durable pour les parties prenantes (ou