La beauté n'est elle qu'un effet de l'art ?
Si chacun de nous est susceptible d’éprouver du plaisir au contact d’une œuvre d’art, cette expérience personnelle ne suffit pas à répondre aux questions que l’on peut se poser sur la nature et la fonction de l’art, sur le travail des artistes et des œuvres qu’ils produisent. La nature c’est ce qui existe sans l’intervention de l’homme. Selon Kant, « la nature n’est jugée belle que si elle est en même temps considérée comme le produit d’un art divin». Auquel cas, tout est art, l’art regroupant la nature et toutes les productions humaines. Ainsi, dieu n’est pas responsable de la nature, elle est relativement belle car il réside l’élément du hasard. Aristote affirme que la beauté nait de la considération de l’art divin. L’homme rechercherait alors à imiter la beauté qu’il trouve dans la nature par un art conçu et par un art représenté. Mais imiter la nature par l’art limiterait la perception de la nature à un seul sens, ce qui n’engendrerait que de la frustration. « Si l’art devait imiter la nature, il serait une caricature de la nature », la nature est inimitable d’après Hegel. L’originalité vaudrait alors mieux que l’imitation car l’art ne peut jamais sinon au prix de l’illusion reproduire la réalité. Et tout art ne serait alors que symbolique. L’artiste doit créer et ainsi devenir un éducateur du goût, instaurer de nouvelles règles du beau, car la nature est morne et répétitive. En effet, selon Wilde, c’est grâce aux artistes que l’on peut apprécier les beautés naturelles, immortalisées par l’art. Ainsi le goût artistique serait supérieur à la beauté naturelle. Toute création même médiocre vaut mieux que toute imitation, même la plus sublime. Hegel pose la subjectivité comme élément essentiel de l’art qui est selon lui, une création de l’esprit. « L’art, c’est une représentation sensible d’une idée ». L’artiste révèle donc le monde tel qu’il est grâce à sa distance contemplative, distance qui nous permet « d’apprécier