la bonne gouvernance dans l'utopie de More
L’utopie dans sa conception faite à l’origine par More est « un lieu de nulle part ». Etymologiquement un lieu privé de lieu. Pourtant c’est dans ce lieu de nulle part, que se concentrent des visions et des conceptions de sociétés idéales, que se formulent des critiques politiques, des interrogations métaphysiques et religieuses ainsi que l’apologie du rationalisme. En un mot, l’utopie revêt une importance primordiale permettant ainsi aux auteurs de critiquer la société dans le but de la faire changer, de prévenir les gens d’un potentiel danger, et de faire passer des idées. Ainsi pour que soit sauvegardé la liberté de l’homme, More propose les remèdes de la décentralisation politique et économique, de l’exigence morale comme critère nécessaire de toute action, du pacifisme dans un monde de grand malheur. La bonne gouvernance telle qu’elle est abordée dans l’utopie repose sur un certains nombre de piliers. Ainsi, tout au long de notre analyse, nous verrons sur quelles réformes politique, économique, social et religieuse permettent d’éradiquer la misère et le mal en créant ainsi un monde où règne la justice et la parfaite égalité
I - L’ORGANISATION POLITIQUE
1-le fonctionnement gouvernemental L’utopie est une république, qui est la meilleure forme de gouvernement au sen premier du terme. Ainsi pour chaque ville et la région environnante, le prince, qui « se distingue (…) par un gerbe de blé qu’il tient à la main », gouverne avec un sénat composé de vingt tranibores. Il est élu à vie, mais peut être destitué s’il est « soupçonné d’aspirer à la tyrannie ». « Tous les trois jours les tranibores tiennent conseil avec le prince ». (p.152). Les décision ne sont jamais prises sans considération et « quand une proposition est faite, il est défendu de la discuter le jour même(…). De cette manière, personne n’est exposé à