La mise en œuvre de la séparation des pouvoirs dans le régime présidentiel
Dans son ouvrage De l'esprit des lois publié en 1758, le philosophe Montesquieu prône la séparation des pouvoirs et énonce qu' « il n'y a point encore de liberté si la puissance de juger n'est pas séparée de la puissance législative et de l'exécutrice ».
La séparation des pouvoirs est la doctrine constitutionnelle préconisant la spécialisation des fonctions législative, exécutive et judiciaire exercées par les différents organes de l'État afin d'éviter le cumul de tous les pouvoirs par une même autorité. Ce principe, sans véritablement constituer une technique d'aménagement des pouvoirs, apparaît comme un précepte fondateur du régime politique.
Nous pouvons définir le régime politique comme un type d'organisation des rapports entre les trois pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire. Dans l'abstrait, on distingue trois modalités possibles de rapport entre les pouvoirs: la confusion des pouvoirs qui correspond au régime d'assemblée, la collaboration des pouvoirs qui constitue le régime parlementaire et la séparation des pouvoirs qui s'applique au régime présidentiel. En effet, on peut définir le régime présidentiel comme un régime de séparation stricte des pouvoirs et le seul véritable et authentique régime présidentiel existant dans le monde est celui des États-Unis d'Amérique apparu en 1787 et ayant inspiré de nombreuses constitutions du continent américain.
Ainsi, on peut se demander quels sont les principes de la séparation des pouvoirs qui, depuis plus de 200, ont permis au régime présidentiel d'être stable et équilibré ?
Dans un premier temps nous étudierions les fondements de la théorie de la séparation des pouvoirs qui ont constitué un modèle pour la mise en place du régime présidentiel (I), puis nous nous pencherons plus particulièrement sur le régime présidentiel des États-Unis, celui-ci constituant le modèle idéal de la mise en œuvre de la séparation stricte des pouvoirs