La négociation des valeurs
Introduction générale
1. Les intérêts et les valeurs dans la sociologie classique
Dans les cafés, on entend souvent : « Dans quel monde vivons-nous ? Où va-t-on ? Jusqu’où est-ce que ça ira ? » On peut y voir une illustration d’un sentiment général à l’égard de l’évolution de la société.
Beaucoup de gens disent qu’ils vivent dans un monde où les valeurs s’estompent, se détricotent. Il y a cinquante ans, on peut dire qu’il y avait cinq valeurs dans la société qui étaient intouchables. Il y avait des institutions dont personne n’osait remettre la légitimité en cause. L’une d’entre elle était la famille.
La famille était l’élément qui structurait le comportement d’une majorité d’individus. Ce qui était un héritage de la culture chrétienne. Le nombre de personnes (19-29 ans), qui pense que la famille est le lieu d’épanouissement chute de manière constante depuis les années 1980. On est passé de 55% à 40%. Dans les sociétés actuelles, il y a alors des alternatives à la famille comme lieu d’épanouissement.
Le taux de divorce est lui aussi en augmentation constante. La perception du divorce est moins négative. Ainsi, la dernière législation sur le divorce a fait tomber un tabou essentiel. Auparavant, on protégeait la famille, donc pour que quelqu’un puisse obtenir le divorce, il fallait prouver la faute (adultère, etc.) de l’autre partenaire. S’il n’y avait pas de faute, la procédure était longue et lente. Avec la nouvelle législation, un des deux partenaires peut de manière unilatérale demander le divorce pour cause de désunion irrémédiable. Il n’y a plus besoin de faute. Cette législation consacre donc un renouvellement de la vision de la famille. Avant, la famille était le lieu central qui structurait le comportement de l’individu. Maintenant, la famille est le moment de transition dans une vie qui, en fonction des intérêts personnels, peut être aisément remis en cause.
Beaucoup d’auteurs sont tentés de dire que le modèle