La page de roman doit-elle obligatoirement témoigner de la société de son auteur ?
S'il est vrai que la page de roman a souvent pour but de refléter la société de son auteur, nous verrons que son autre visée principale est de divertir le lecteur, délaissant parfois sa fonction de témoignage. D'ailleurs, ces deux fonctions ne peuvent-elles pas être associées dans un même ouvrage ?
Des tous premiers romans de Chevalerie à aujourd'hui, les auteurs sont souvent amenés à écrire sur ce qu'ils connaissent le mieux : leur époque. Qu'ils le veulent ou non, leurs romans deviennent alors témoignage de leur société. La plupart du temps, la page de roman se trouve donc être le reflet de la société de son auteur sur les plans social, politique ou économique.
Pour débuter, dès lors qu'il relate l'histoire de personnages, le roman dépeint les mœurs d'une époque et se transforme en un véritable tableau social. Le roman est donc un témoignage des personnages de la société de son auteur. Dans le roman Pierre et Jean de Maupassant édité en 1888, l'auteur décrit avec un réalisme froid la société du XIX ème siècle et ses idées préconçues sur la famille. Par amour pour la mer, Monsieur et Madame Roland déménagent au Havre. Leurs fils : l'aîné, Pierre, médecin, et Jean, avocat, s'installent avec eux une fois leurs études terminées. Une somme d’argent conséquente est laissée en héritage à Jean par un ami de la famille, Maréchal, ce qui renforce la rivalité des deux frères, opposés physiquement et moralement.