Le respect d'autrui et la conscience morale
On ne sait plus aujourd’hui où donner du respect : respect des droits de l’homme, respect des animaux, des arbres, de la nature, de la Terre… qui ne le voudrait pas ? Tant pis si on en perd en compréhension ce que l’on gagne en extension !
De plus, le respect est souvent employé dans un sens détourné, voire affaibli : - il peut être sentiment de déférence du subordonné par rapport à un supérieur, et manifesté par sa soumission à l’autorité;
-Il peut-être : traiter l’humanité dans ma personne et en la personne d’autrui comme une fin et non comme un moyen ; agir par devoir, par simple respect de la loi morale. Selon Kant, le respect, est le seul sentiment qui soit moral (n’étant pas produit par ma sensibilité particulière).
-Dans un sens plus élargi, le mot désigne une obligation morale( et parfois légale) de protéger un bien extérieur.( respect de la nature, par exemple).
La première définition opère un renversement complet par rapport à la première, et la notion de respect n’en est que plus ambiguë.
BIENVEILLANCE OU RESPECT OU …ESTIME ? Peut-on parler, dans le sentiment constitutif du devoir à autrui, de respect ou de bienveillance ? et si quelqu’un témoigne de trop d’ardeur dans l’amour, ne perd-elle pas quelque chose du respect de l’autre ? On peut regarder l’amour comme la force d’attraction , et le respect comme celle de répulsion, de telle sorte que le premier sentiment commande que l’on se rapproche, tandis que le second exige que l’on se maintienne l’un de l’autre à une distance convenable. Ce qu’il y a de distant, ne contribue-t-il pas à sa force ainsi qu’à sa vertu.( une distance respectueuse). Mais alors, le respect ne serait-il pas un peu déficient ? Que lui manque-t-il ? La passion peut-être ? le courage ? L’amour ?
Dans certains cas, le respect se rapproche de l’estime…mais qui se contente d’estime ? Dans toute relation égalitaire