Le roman est un divertissement
5944 mots
24 pages
Introduction La société est un bien vilain mot, ou plutôt une bien dure réalité pour l’individu ; elle est en effet souvent perçue comme une aliénation, une atteinte à la liberté, et même une corruption. On oppose ainsi l’état social à l’état de nature, qui serait, lui, le règne de la liberté et du bonheur. La société, c’est un obstacle à la nature (humaine). Cette identification de la société à un démon corrupteur, semble bien faire abstraction de notre nature humaine. En effet, " l’homme n’est ni ange ni bête ", disait Pascal. L’état de nature serait par conséquent un mythe créé de toutes pièces … justement pour nous montrer que la société contribue à faire de l’homme un homme ! C’est ce qu’a compris Rousseau, puisqu’il nous montre, après avoir fait les louanges du " bon sauvage ", que le contrat social est un bienfait qu’il nous faut bénir. Ainsi1, la société est partout (nous naissons au sein d’une communauté, et, de plus, la société est un phénomène universel), et c’est elle qui nous détermine. On peut dire que de l’état de nature, l’homme passe naturellement à la société2. Mais à quelle Cité ? Celle des esclaves ou celle des hommes libres ?3 Lourd problème, qui nous fait soulever celui de la nature et de l’humanité de l’homme. Que permet la société en ce domaine ? " Faut-il dire qu’(elle) dénature ou (qu’elle) humanise l’homme " 4? Pour un commentaire de l’introduction, C.F. note 5 I. Nous allons d’abord voir si la société est un artifice qui dénature l’homme6. Car7 la société est souvent considérée comme un obstacle à la nature humaine8, donc, comme un enfer. En effet, la culture, qui est un phénomène (et un acquis) social, c’est l’homme ajouté à la nature. La culture est artificielle, illusoire et nocive : elle est donc ce qui dénature.n9 Rousseau le montrera lui-même, car chez lui, toute intervention extérieure sur le déploiement d’un être naturellement bonn10 est tenue pour une corruption. On assiste donc ici à une indéniable