Le voyage au bout de la nuit
Evidemment, une quelconque réflexion sur le monde est fruit d’une expérience vécue par le penseur. C’est ainsi qu’en dépit de ma faible expérience et de nature complètement opposée à celle de Céline, je tenterais de répondre à la question « Partagez-vous la même vision du monde que Bardamu ? ».
Céline dénonce le monde en général à travers les expériences de son personnage errant. Cette errance est tant bien physique, à la guerre, dans les colonies, en Amérique et en France, que morale, dans sa pensée. Ces expériences l’aident à dresser le portrait exact de la condition humaine, qu’il constate pleinement, notamment lors de la poussée dans ses derniers retranchements de son entourage.
Tout ce qu’on y voit est une sombre lâcheté formant l’essence d’une entité vouée à la pourriture. Ainsi Céline divulgue extraordinairement les faces cachées d’un monde trop souvent idéalisé par les romanciers. Les inventions de l’homme censées le faire progresser sont réexaminées. Il dévoile dans son roman la « vérité » de ce qu’est le patriotisme, valeur extrêmement relative quant à qui la porte. Il arrache également le masque derrière lequel se cachait la France face au colonialisme, véritable phénomène d’exploitation, fortement lié au capitalisme dans sa constitution, qui dénature l’humain, ceci sous un fond anarchique où l’accablement de la hiérarchie est omniprésent.
Toutefois, Céline ne paraît saisir que les points négatifs du monde.
Non, le monde n’est pas entièrement misérable. Lacordaire disait « Le bonheur est la vocation de l’homme ». Tout homme cherche donc à atteindre le bonheur, étant « programmé » pour ça. Ce bonheur est palpable et à portée de tous, résidant singulièrement dans la satisfaction de ses désirs, dans l’amour, dans la sérénité…
En outre, on dit souvent «