Les collectivités locales à l'heure des comptes
Libération (Casablanca)
20 Juin 2008
Publié sur le web le 20 Juin 2008
Abdellah Boularbah
Le bilan de la tutelle de l'Etat sur les collectivités locales, particulièrement la tutelle sur les personnes, n'a jamais été aussi significatif que durant le mandat en cours.
A son actif, on compte déjà neuf suspensions et trois dissolutions de conseils communaux, cinq révocations de présidents ou vice-présidents de conseils communaux et une suspension de vice-président, sans parler des conseillers communaux déclarés démissionnaires pour cause d'absence injustifiée à trois sessions consécutives du conseil. Et ce n'est pas fini. Les procédures sont en marche pour la révocation de huit présidents de communes et la suspension de quatre autres, tandis que des demandes d'explications sont adressées à d'autres gestionnaires communaux.
Fait notoire, la quasi-totalité de ces actes de tutelle ont été enregistrés sur une période de moins de dix-huit mois à compter de janvier 2007. Pour certains, ce bilan reste, malgré tout, maigre au vu des maux et dysfonctionnements qui rongent sans répit la gestion de nos 1497 communes. Pour d'autres, il est déjà assez lourd comparativement à la situation qui prévalait tout au long des trois décennies précédentes de notre expérience communale.
Quoi qu'il en soit, notre expérience communale a bel et bien ses propres antécédents significatifs en matière de tutelle sur les personnes et n'a rien à envier aux autres modèles. Désormais, la pratique sera mise à contribution par les praticiens et observateurs de la gestion communale pour apporter des réponses aux silences, lacunes et imprécisions législatives dont souffre la loi communale.
Deux questions paraissent importantes à cet égard. La première est celle du vote du budget communal. Avant l'apparition en date du 03 décembre 2007 au BO du premier décret de dissolution du premier conseil communal, personne n'osait dire quelle serait