Les sens ne sont-ils pas suffisants pour nous fournir toutes nos connaissances ?
Les sens sont donc par définition indispensables à la connaissance, mais qu'est ce qui justifie le caractère nécessaire de l'expérience sensible dans l'apprentissage de nos connaissances ? La simple sensation en elle-même ne peut être fausse (le soleil semble bien avoir la taille d'une pièce de monnaie) mais l'interprétation qu'on en fait peut elle être erronée (c'est en pensant que le soleil est réellement de la taille d'une pièce de monnaie que je suis dans l'erreur). Aussi, quelle place occupe la raison dans la connaissance par les sens ? Peut-on apprendre des connaissances vraies et universelles à travers eux uniquement ?
Il semble juste d'affirmer que les sens sont indispensables à la connaissance, puisque chaque information extérieure nous est transmise par le canal des sens. Kant affirmait que cette sensibilité était la capacité de recevoir des représentations, que par elle les objets s'offraient à nous. Dans une certaine mesure, toutes nos connaissances dépendent donc des sens puisque sans eux nous n'aurions aucune conscience des réalités extérieures. Que ce soit des connaissances que l'on acquiert par contact avec une communauté ou des connaissances acquises de façons langagières, les sens paraissent indispensables. C'est en entendant, en observant et donc en assimilant qu'on peut reproduire des schémas, qu'on acquiert un savoir-vivre, qu'on se crée animal social pouvant vivre avec autrui puisque agissant et pensant comme lui. C'est en entendant, en lisant un discours qu'on acquiert l'ensemble de nos connaissances transmises dans l'éducation et la culture. On suppose dans ces deux cas l'usage des sens, d'un point de vue plus fort puisque relevant de