memoires_rayan
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Les historiens et les mémoires de la Seconde Guerre mondiale
� MANUEL, PAGES 58-79
◗ Présentation de la question
• Depuis 1984, le programme de terminale prend en compte l’importance croissante qu’occupe désormais l’histoire de la mémoire dans l’historiographie. Il répond également à une forte demande sociale, exprimée tant par les associations de résistants et de victimes de la guerre que par les pouvoirs publics ; elle a donné lieu ces dernières années à une multiplication des actes de commémoration et des lieux de mémoire consacrés au souvenir de la Seconde Guerre mondiale. • Le programme comprend deux dimensions principales : on étudiera, d’une part, l’évolution de la mémoire de la Seconde Guerre mondiale depuis l’époque de la Libération, et, d’autre part, la contribution propre des historiens à la transmission de cette mémoire. S’il faut choisir entre la Seconde Guerre mondiale et la guerre d’Algérie, certains recoupements pourront être fructueux, lorsqu’il s’agira d’évoquer, par exemple, le procès Papon, le rôle des « indigènes » dans la libération de la France ou le débat sur les « lois mémorielles ».
• Comment aborder l’histoire de la mémoire ?
Henry Rousso propose de la définir comme
« l’étude de l’évolution des représentations du passé, entendues comme des faits politiques, culturels ou sociaux ». Comme le suggère Pierre
Nora dans Les Lieux de mémoire, on étudie « non pas les événements pour eux-mêmes, mais leur construction dans le temps, l’effacement et la résurgence de leurs significations ; non le passé tel qu’il s’est passé, mais ses réemplois successifs ». On ne reviendra donc pas ici sur l’histoire de la Seconde Guerre mondiale en tant que telle : l’histoire de la mémoire de la Seconde Guerre mondiale ne se confond pas avec l’histoire de la guerre. Il s’agira de montrer comment certains faits ont pu être occultés ou réinterprétés, d’expliquer pourquoi ce retour sur le passé a
© Nathan. Histoire Terminales L/ES Le Quintrec, 2012
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