Moraga
Introduction à l'organisation
L’organisation : une question de représentation
Il paraît difficile de parler d’un “ objet ”, l’organisation, sans prise de position épistémologique au préalable. Il s’agit en effet de questionner l’évidence de ce qu’est une organisation et d’expliciter les principes des postulats des modèles de l’organisation. Rappelons, de façon préliminaire, l’implicite qui recouvre la façon de parler de cet * “ objet ” qu’est l’organisation. Un des contacts privilégiés avec “ l’organisation ” se fait le plus souvent par le discours. Le poids des représentations discursives est en effet essentiel et c’est donc aux fondements des représentations discursives qu’il est d’abord question de s’intéresser ici. Le premier niveau de représentation permet de donner un contenu au concept d’organisation : c’est celui de modèle vu dans son acception classique (de réduction et de simplification de la réalité). Une question essentielle inhérente à la question de la représentation est de savoir d’où l’on parle. Il est en effet habituel de parler de l’organisation “ dedans ” (l’observateur fait partie de l’organisation), “ en haut ” (l’observateur est en haut de l’échelle sociale). C’est en partie à cela que s’attachent les auteurs de Dedans, dehors*, ouvrage sur les frontières de l’organisation qui démontre “ en creux ” combien les auteurs tendent le plus souvent à parler de l’organisation de “ dedans ” en omettant le “ dehors ”. C’est aussi le cas de La souffrance en France, la banalisation de l’injustice en France* qui en parle lui, de “ dedans ”, “ en bas ”. Il s’agit en effet de parler le plus souvent de l’organisation “ dedans ” “ en haut ”, c’est-à-dire du point de vue de leurs dirigeants. Citons ainsi les différences que cela induit avec les autres postures qui existent quand il s’agit d’en parler “ dehors ” “ en haut ”, qui est la posture courante des économistes quand ils nous en parlent. Rares sont les auteurs qui tentent d’en parler “ dehors