La Constitution peut pourtant être envisagée de deux points de vue. Au sens matériel, laConstitution est l'ensemble des règles, quelle que soit leur nature ou leur forme, qui touchent à l'attribution et à l'exercice du pouvoir politique. La Constitution au sens formel est un document écrit, élaboré le plus souvent et révisé selon une procédure spéciale et qui contient des règles de droit, dont la valeur juridique est supérieure à toutes les autres règles de droit. Qu'est-ce qui lie ces deux définitions ? Ces deux manières d'appréhender la Constitution sont-elles dissociables ? Pour les détails, le Constituant l'auteur de la Constitution s'en remet soit à l'usage, soit à des lois organiques ou ordinaires, soit, lorsque le Parlement est en cause, aux règlements des Assemblées. A moins que le Président de la République, le Premier Ministre, les présidents des deux chambres ou un nombre suffisant de députés ou sénateurs, nombre fixé à soixante, ne saisissent le Conseil Constitutionnel, les lois ordinaires ne font pas l'objet de contrôle de constitutionalité. L'avantage des lois ordinaires comme source de la Constitution au sens matérielle est la possibilité de pouvoir modifier rapidement la loi sans avoir à réviser la Constitution. Conclusion Bien que la complémentarité entre les définitions formelle et matérielle de la Constitution semble indiscutable dans de nombreux pays, le remplacement de la Constitution formelle par la coutume dans certains pays peut remettre en cause l'indissociabilité entre ces deux formes de la Constitution. Il est certain que la Constitution au sens formel consolide considérablement les régimes qui l'ont adoptée. Elle les rend plus légitimes en privilégiant des procédures d'adoption et de révision démocratiques, plus durables du fait de la complexité des procédures de révision, protégeant ainsi le pays de l'arbitraire d'un gouvernant, et plus respectueux des droits individuels, en permettant à chacun de consulter les droits garantis