Platon : la transcendance du bien
1- L’engagement philosophique de Platon Platon est né à Athènes en 427 av. J.C., dans une riche et noble famille. Au seuil de l’âge adulte, il s’est d’abord intéressé à la grande poésie tragique, celle d’Eschyle, d’Euripide et de Sophocle, dont les œuvres étaient présentées sous formes de spectacles grandioses qui passionnaient les Grecs. Ainsi, Platon écrivit quelques œuvres tragiques. Sa vie bascula le jour où il rencontra Socrate. Décidé à se consacrer entièrement à la philosophie, il brûla ses poèmes, puisqu’il jugeait maintenant que la poésie n’est pas une recherche rigoureusement rationnelle de la vérité. Lors d’un voyage en Égypte, il découvrit la religion millénaire de ce pays. Il s’initia aux sciences égyptiennes, notamment la musique et les mathématiques. Fasciné par l’ancienneté immémoriale de la société égyptienne, il en conclut qu’une tradition solide et stable est nécessaire à la force de toute société. De retours à Athènes, Platon se servit de sa fortune pour construire l’Académie, la première grande école de philosophie. À l’entrée de celle-ci se trouvait l’inscription suivante : Nul n’entre ici qui n’est géomètre. Pour Platon, la géométrie et les mathématiques étaient le meilleur moyen de poursuivre l’idéal socratique d’une vérité exacte et parfaitement logique. Il voyait ces sciences comme une introduction à la pensée philosophique. La philosophie est selon lui le moyen d’atteindre le Bien en soi, la plus haute valeur qui soit. Le Bien est le but des choses, leur raison d’être. Comme son maître Socrate, Platon fut un féroce adversaire des sophistes et de leurs beaux discours qui séduisent les foules. Il a donc passé sa vie à concevoir un modèle de société qui serait parfaitement bonne, parfaitement juste. Selon Platon, seule une société juste et bonne peut permettre aux humains d’être heureux et de développer le maximum de leur potentiel. Une telle société ne serait pas démocratique. C’est un tribunal