C’est un lieu commun de la pensée antique et médiévale que d’appréhender le droit à travers le concept de justice. L’homme juste n’est-il pas en effet celui qui attribue à chacun ce qui lui est dû en justice, c’est à dire son droit. D’ailleurs chez les anciens le droit se dit le juste. De ce juste nos philosophes s’attachent d’abord à en définir les contours. Leur réflexion sur l’essence du juridique les conduit à en dégager deux manifestations distinctes et complémentaires : le juste naturel et le juste légal ou positif. Or le droit positif ne doit pas déroger au droit naturel ou au droit divin.
Dans le cas du droit à la propriété, droit régit et protégé par différentes règles, il est légitime de se demander si ce droit émane de conventions suite à la vie en société ou s’il est avant tout fondé sur la nature de l’homme. En effet quand on entre en société on place ses biens sous la domination de gouvernants. Or s’ils sont soumis aux gouvernements de cette société peut-on dire qu’il existe réellement un droit naturel de propriété ? Si nous partons du postulat que le droit à la propriété est un droit naturel, il ne faut pas exclure que seul le droit positif peut en assurer la protection.

I] La propriété, un droit naturel Le droit naturel est ce qui se dégage objectivement de la nature. Aristote affirmait : ce qui est d’origine naturelle est ce qui en tous lieux à le même effet et ne dépend pas de nos diverses opinions ». Or il est aisé de constaté qu’il n’est nul besoin de convention pour voir que chaque homme a le désir et la capacité de posséder, voire même qu’il y a un danger à ne pas lui reconnaître cette tendance innée.

A) Le désir et la capacité de possession

• Déjà petit s’exprime le désir de possession. « C’est le mien » pour chaque jouet qui nous tombe à porté de main. La propriété d'appropriation personnelle ou individuelle est la plus primitive forme de propriété ; elle a toujours existé et existera toujours, car elle est la