Relations internationalers
Section IV : L’après guerre froide ( de 1990 à nos jours )
La guerre froide s’acheva sans guerre :
Le monde des Etats était parvenu à canaliser toutes sortes de conflits , si bien qu’il surmonta un séisme d’une magnitude extraordinaire sans conflit majeur . Paradoxalement , cette transition sans heurt suscita une double inquiétude quant à la volonté des Etats-Unis de demeurer la seule grande puissance en titre et quant à la nature de ce nouvel environnement unipolaire : Se dirigeait-on vers une sorte de puissance unique sans égale ?
Pris au dépourvu par cette évolution sans précédent , le système international parut vaciller sur ses assises . Alors que par le passé , beaucoup d’Etat se voyaient de facto et de jure revenir le nom de grande puissance , aucune nation n’a voulu se voir attribuer la charge qui découlait de cette prééminence . L’illusion du bouleversement dura le temps de s’apercevoir que l’instauration de la nouvelle configuration internationale s’opérait selon des modalités étrangement similaires au passé . Les choses n’avaient sur le fond , guère changé . Cette incertitude concernant la nation incapable d’assumer et d’assurer son statut de superpuissance ainsi que les prérogatives qui s’y rattachent rappelle sous forme de jurisprudence les époques de 1918 ou de 1945 . Après la 1ère guerre mondiale , la France et la Grande Bretagne avaient revendiqué la reconnaissance du statut de grande puissance , sans disposer de moyens à la hauteur de leurs ambitions . La communauté internationale accéda à leur requête parce que la seule nation qui avait fait la preuve de son aptitude à agir à l’échelle du monde – Les USA – préférait s’abstenir .
A la lumière de ces précédents , la résurgence aux Etats-Unis des thèses isolationnistes au lendemain de la chute du mur de Berlin ne peut donc être considérée comme la manifestation d’un changement systémique qui aurait modifié la nature des relations