La princesse Amaside, le personnage du Taureau Blanc, souhaite entendre une fable « pour se former l’esprit et le cœur ». Et vous ? Attendez-vous une « formation » de la lecture des fables et des apologues ? Vous vous appuierez, pour traiter cette question, sur les textes du corpus ainsi que sur vos lectures personnelles.
L’apologue (et la fable qui en est un sous genre) est un récit souvent allégorique dont le but est de transmettre un enseignement, une morale. La princesse veut se former, autrement dit elle souhaite acquérir de l’expérience par l’éducation d’une fable, ou d’un apologue. Tout comme la princesse, peut-on chercher à « se former le cœur et l’esprit », à acquérir de l’expérience par la lecture d’un récit imagé et fictionnel ? Ou, au contraire, peut-on lire ces fables dans l’unique but de se divertir ? Tout d’abord, le format d’un apologue facilite la compréhension du récit et de sa morale. Ce récit court, clair, dont le décor est merveilleux tout en mettant en scène des leçons de vie quotidienne permet d’être abordable pour toute personne désireuse de profiter de son enseignement. Le style de l’apologue permet de toucher un large public : adeptes de littérature, un conte pour les plus jeunes. La princesse parle de « se former le cœur et l’esprit », l’apologue permet effectivement de transmettre des valeurs (le cœur) mais aussi d’opérer une réflexion philosophique (l’esprit). La fable et l’apologue tendent à préparer le lecteur à une situation avant que celui-ci n’en fasse l’expérience. On peut donc vouloir lire avec, en tête, le but de s’instruire de manière plaisante. D’un autre côté, le lecteur peut choisir l’apologue pour simplement se divertir : il est clair, concis, vif et humoristique. De nos jours, on ne lit plus un apologue ou une fable pour sa morale mais pour son ironie, son humour. On peut lire un apologue aussi pour voir quelle histoire va illustrer une morale sur la notion de liberté, de choix (le Taureau Blanc de Voltaire), par