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Un nouvel esprit scientifique et technique (xvie-xviiie siècles)
� MANUEL, PAGES 198-215
◗ Présentation de la question
Les bouleversements scientifiques, de Copernic à Newton, n’ont pas échappé à leurs contemporains, comme en témoignent les rapports souvent difficiles que les savants ont entretenus avec les
Églises. Dès le xviiie siècle, les philosophes des
Lumières rendent des hommages appuyés aux précurseurs de la science moderne, polémiquant parfois avec violence, comme Voltaire, sur les mérites de chacun.
Porter attention à cette période où se constituent les règles de la science et/ou se délitent les conceptions antiques et mystiques du monde est indispensable à la formation des élèves.
Jusqu’à la fin du xixe siècle, l’histoire des sciences se cantonne à un catalogue de découvertes réalisées par de grands hommes géniaux et permettant d’assurer la marche linéaire vers le progrès humain. Cette conception positiviste n’a plus cours et on ne conçoit plus aujourd’hui l’histoire des sciences comme un empilement de découvertes. Évoquer la « science » à l’époque moderne constitue d’ailleurs une imprudence de langage qu’il nous faut éclairer. Si science il y a, ce ne peut être qu’au terme de notre période d’étude. En effet, l’époque moderne est celle de la construction de la scientificité. Au xvie siècle, le terme de savant est plus approprié que celui de scientifique. À partir du xviie siècle, se tracent progressivement les frontières entre science et non-science, mais les plus grands savants de l’époque peinent parfois à distinguer ces limites en cours d’élaboration : Johannes Kepler pratique l’astrologie, Isaac Newton est féru d’alchimie. Autant de contradictions éclairantes qui doivent être partagées avec les élèves.
La science se construit et s’identifie progressivement par ses méthodes. Galilée est le premier physicien moderne mais c’est à Francis Bacon et René Descartes qu’il revient de définir les premiers principes de méthodologie