Commentaire supplément au voyage de bougainville
1218 mots
5 pages
Le XVIIIe siècle est le siècle des Lumières et de la colonisation. Bougainville, un explorateur français, découvre Tahiti. Il s’approprie alors ce pays qui figure un lieu paradisiaque ou rien n’est interdit. Liberté, abondance, gaîté et nature sont les maîtres mots de cette île. L’explorateur écrit alors un livre relatant son expédition. Les « suppléments » étant très en vogue à cette époque, Diderot, un des philosophes majeur du siècle, écrit en 1772 le Supplément au voyage de Bougainville qui raconte un épisode fictif de se voyage. Dans l’extrait étudié, Orou dispute avec l’aumônier sur la religion de celui-ci qui refuse les filles d’Orou en gage de bienvenue. L’auteur utilise le registre épidictique pour blâmer les mœurs européenne et réfuter un à un les arguments de l’aumônier. Nous pouvons nous demander comment l’auteur, par le biais d’un tahitien, engage une réflexion sur les mœurs européennes. Nous étudierons dans un premier temps les valeurs qui opposent les deux pays puis nous analyserons l’aspect critique de l’extrait.
Pour commencer, il est intéressant d’observer que l’auteur met en évidence les différentes valeurs des deux civilisations. En effet, les deux peuples n’ont pas la même culture. Selon Orou, il est inconcevable de refuser le don d’une de ses filles qu’un père peut faire. Le tahitien ne comprend pas l’aumônier, pour lui, ne pas se soumettre à cette tradition, c’est comme refuser de « rendre un service » (l7) pour « enrichir une nation en l’accroissant d’un sujet de plus » (l9-10). Mais l’aumônier ne peut pas accepter du fait de son état et de sa religion. Orou essaye de convaincre son hôte en comparant les mœurs de chacune des deux civilisations. Il tente de soulever tous les points négatifs des coutumes européennes pour valoriser les tahitiennes et finalement, en conclue que les mœurs des tahitiennes « sont meilleures » (l17) que celle des européens. Les longues tirades permettent d’appuyer les arguments du tahitien. Il laisse entendre