Commentaire : a une passante de baudelaire
Baudelaire
1857
La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d'une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ;
Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.
Un éclair... puis la nuit ! - Fugitive beauté
Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?
Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être !
Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais !
Introduction
Sonnet
Portrait dédicace (« à », préposition)
« Une » article singulier qui détache une personne d’un ensemble.
« Passante » éphémère rencontre, brièveté.
Selon Théo : « passe » - « hante »= court et long instant + jeu de mots.
Le récit d’une anecdote
Majestueuse, fastueuse : diérèse
*Le cadre de la rencontre
Passante qui suggère l’univers urbain : tableaux parisiens
Cadre urbain marqué : « assourdissante », « hurlait » (vers 1).
2 quatrains : descriptions
2 tercets : narration, réflexion intérieure, souvenirs.
Lyrisme, élégiaque/
Vers 1 : un cadre particulier
(La nature propice des romantiques), emploi de la 2ème personne du sing. = proximité de la part du poète.
Lyrisme des deux tercets
Hiatus= cacophonie, rencontre de deux voyelles consécutives donne un aspect désagréable (« rue _ assou […] te _ aut …)
Rue personnifiée : « hurlait », terme fort, aspect désagréable.
« hurlait »// « assourdissante » : relation de cause à effet, conséquence donnée avant la cause.
Schéma syntaxique bouleversée (sujet, verbe, complément) ( poème prisonnier de cet univers.
*Progression du récit
Vers 2 : « Longue, mince, en grand deuil, // douleur majestueuse, » Chiasme (AbbA)
« Deuil » introspection + souffrance de l’être perdu. ( âme sœur (par le mal-être