Corpus sur carpe diem
2°) Comment chacun des poèmes définit-il l’action de « cueillir le jour » ? Vous confronterez notamment le choix des registres.
Dans ce corpus, basé sur le thème de l’expression « Cueille le jour », nous allons étudier trois poèmes. Les deux premiers ont été écrits par Ronsard, poète classique du XVIème siècle et membre de la Pléiade. « Ode à Cassandre » lui a été inspiré par Cassandre Salviati et a paru en 1553 dans le recueil Les Amours, avant d’être intégré à ses fameuses Odes en 1584. Vingt-cinq ans plus tard, il éditait les Sonnets pour Hélène, recueil dédié à Hélène de Surgères, dans lequel on peut lire le second poème du corpus, « Quand vous serez bien vieille… ». Quant au troisième texte, il s’agit de « Si tu t’imagines… » de Raymond Queneau, auteur contemporain (XXème siècle) qui parodie ici les deux poèmes de Ronsard. Ces trois textes sont très éloignés dans l’Histoire comme dans la méthode d’écriture ; en effet, les poèmes de Ronsard répondent à des formes fixes ou régulières comme le sonnet et l’ode, au contraire de celui de Queneau qui ne semble pas suivre de règles précises, c’est un poème moderne dans le lequel l’auteur écrit en argot (par exemple : « ce que tu te goures » v.12). Nous allons démontrer que, cependant, ce sont tous des discours de persuasion amoureuse, en étudiant d’abord la forme que prend cette persuasion, puis son fond.
Tout d’abord, nous pouvons convenir que ces trois textes sont des discours ; déjà, l’« Ode à Cassandre » en est un puisque les odes sont toujours destinées à quelqu’un. De plus, les poètes s’adressent chacun à une femme, et afin que cette dernière se sente personnellement concernée, ils emploient tous la deuxième personne : Ronsard vouvoie Hélène de Surgères (« vous serez » v.1, « direz » v.3, « votre nom » v.8) et Cassandre Salviati (« voyez » v.7, « vous me croyez » v.13, « votre jeunesse » v.16), tandis que