Crise au royaume uni
I) Le constat de la crise
1) Un bilan de la crise au Royaume-Uni.
Longtemps, le Royaume-Uni s’est réjoui de voir ses entreprises rachetées par des étrangers. C’est le signe, affirmaient les dirigeants du pays, qu’elles sont « appétissantes ». Il semble qu’aujourd’hui, du moins du côté des travaillistes, quelque chose soit en train de changer. Peter Mandelson, membre du Parti travailliste britannique se demande si, à long terme, l’industrie britannique ne sera pas perdante.
Aujourd’hui il n’y a plus d’industrie automobile britannique. L’opérateur aéroportuaire BAA est espagnol, la compagnie de distribution d’eau Thames Water est allemande, et le groupe d’énergie nucléaire British Energy est français.
Par ailleurs, avec la récession, les investissements étrangers en Grande-Bretagne ont reculé, plus que dans aucun autre pays développé. Beaucoup de raisons peuvent êtres invoquées pour expliquer ce phénomène. Mais il en est une plus particulièrement qui renvoie au fait que l’économie britannique ne s’appartient plus tout à fait.
Le PIB du Royaume-Uni est désormais inférieur à celui de l’Italie. L’effet change y est pour beaucoup puisque la livre a perdu plus de 20% par rapport à l’euro depuis 2008, passée également de 1,67 $ en novembre 2009 à 1,42$ en mai 2010. Et de tous les membres du G7, Londres est celui dont l’activité est la plus étroitement liée au secteur financier. Celui-ci représente 10% de son PIB. Le Royaume-Uni se démarque également par le fort endettement de ses ménages qui se sont remis à économiser depuis 1 an et demi. En juin dernier, leur taux d’épargne était de 5,6% alors qu’il était négatif 1 an plus tôt. Cette tendance à épargner devrait cependant rester modérée d’autant que le chômage touchait fin septembre 2,46 millions de personnes, soit 7,8% de la population active contre 1,6 millions (5,2%) fin 2007.
Du côté de l’Etat, les perspectives ne sont pas meilleures. Le déficit