Culture familiale et culture scolaire
Auteur : Ph. Dessus, IUFM & LSE Grenoble
Date de création : octobre 2004.
Résumé : Comment et pourquoi le rôle de l'école est avant tout culturel ? Quelles différences y a-t-il entre la culture familiale et la culture scolaire ?
Ce que l'on sait
Ce texte n'est pas l'occasion de faire un énième exposé sur les différences entre nature et culture : on en trouve de très bons dans tous les ouvrages de philosophie de l'éducation (e.g., Reboul, 1981, 1983, et aussi Assuied & Ragot, 2002, chap. 4). L'idée, ici, est de partir de définitions de la culture utilisée par des psychologues pour en venir à des préoccupations d'éducation. Tout d'abord, il est assez évident que l'école (et l'éducation) est un moyen pour l'humain d'enseigner sa culture (i.e., ce qu'il n'acquiert pas de manière innée). Mais qu'est-ce que la culture ? La définition de Bruner (1991) est intéressante : la culture donne forme à l'esprit en donnant une signification à son action, et, plus précisément : " [c'est] une sorte de boîte à outils, où l'homme trouve les prothèses dont il a besoin pour dépasser et parfois redéfinir les "limites naturelles" de son fonctionnement. Tous les outils humains, qu'ils soient matériels ou intellectuels, répondent à ce besoin." (id., p. 36) La culture serait donc, entre autres, un ensemble d'outils cognitifs permettant de dépasser certaines "limites naturelles", comme : se souvenir de plus de sept éléments, arriver à compter jusqu'à plus de dix, mémoriser des histoires qui contiennent des aspects sociaux ou moraux (contes), etc (pour plus de renseignements sur les outils cognitifs, voir Dessus, 2003).
Du sens commun
Une partie de la culture est nommée "le sens commun", ou encore "psychologie populaire" ou naïve. Il s'agit "d'un ensemble de descriptions, plus ou moins reliées les unes aux autres, plus ou moins normatives, qui nous disent, entre autres choses, comment "fonctionnent" les hommes, à quoi ressemblent