Droit constit
Le Conseil constitutionnel, organe qui a pour rôle de contrôler la constitutionnalité des lois succède en apparence au comité consultatif de la IVe République. Mais en réalité, il s’agit d’un organe sans précédent. Aux débuts de la Vème République, il ne peut être saisi que par quelques personnes, le Président de la République, le premier ministre ainsi que les deux présidents d’assemblées. Le contrôle de conformité des lois à la constitution ne portait que sur le texte de 1958 au sens strict, c'est-à-dire bloc de constitutionnalité non compris. Le but était surtout de contrôler l’application des articles 37 alinéa 2 et 41 c'est-à-dire de réguler les domaines de compétences parlementaire et gouvernemental, contenir le parlement dans le domaine de l’article 34 et protéger le pouvoir réglementaire du gouvernement. C’est à partir de 1971 que le Conseil Constitutionnel va monter en puissance pour devenir un organe politique majeur au sein des institutions politiques françaises. En effet c’est à partir de là que le conseil contrôle la conformité des lois au bloc de constitutionnalité, c'est-à-dire à la constitution, au préambule de 1946, à la Déclaration des droits de l’homme de 1789 ainsi que depuis 2004 à la charte de l’environnement. En 1974 le droit de saisine est élargi à 60 députés ou sénateurs. C’est à partir de là qu’un nombre grandissant de lois sont déferrées et que le conseil endosse un nouveau rôle. En quoi les modifications de 1971 et 1974 ont-elles donné au juge constitutionnel un rôle politique majeur, celui de garant de la hiérarchie des normes et surtout de l’Etat de droit ? Le Conseil constitutionnel va rapidement passer du rôle de garant du respect des attributions données aux institutions par la constitution à un rôle plus important notamment celui de protecteur des droits fondamentaux (I), le conseil va devenir un organe fortement politisé titulaire d’une grande autorité