« La grandeur des rois ne s'est jamais mesurée que par le nombre de leurs sujets » Vauban

Ce que les historiens appellent « l'enquête des intendants » est en réalité une description de la France d'Ancien Régime réalisée entre 1697 et 1700 pour instruire le fils du grand Dauphin, le duc de Bourgogne. Elle est orchestrée par les personnes qui ont la charge de promouvoir l'éducation du futur Louis XV qui règne à partir de 1715. Parmi elles ont compte les deux sous gouverneurs M. de Denouville et M de Saumery, des précepteurs comme Fénelon et l'abbé Claude Fleury et le duc de Beauvillier. Le duc de Beauvillier (1648-1714) est l'auteur du texte sur lequel se porte notre étude. Il est également comte de Saint-Aignan, ami de Saint-Simon, gendre de Colbert et président du conseil des finances à partir de 1685 succédant ainsi à Villeroy. Cette lettre fut envoyée aux trente-deux intendants du royaume le 12 février 1697, les informations son demandés à titre officieux, elles ne sont donc pas destinées à être publiées. Cette enquête doit servir pour l'instruction du futur roi sur son royaume prévu en 1700. Le contexte de cette enquête est complexe, on se trouve deux ans après la capitation de 1695, et le Télémaque de Fénelon fait écho à Vauban sur sa conception de la richesse. La période est troublée, par de nombreuses crises qui apparaissent souvent sous l'Ancien Régime mais qui ne cesse de se répéter. La période 1692-1695 à des conséquences plus graves que la Fronde selon L. Trénard: le climat détruit toutes les récoltes ce qui engendre disettes, montées des prix, et épidémies. Mais l'enquête à aussi un but purement pédagogique envers le duc de Bourgogne, enfin elle marque également l'amorce d'une tradition statistique. Selon Vauban, en 1697, 1/10 des français mendient. La capitation de 1695 est censée sortir le royaume de la crise en ayant un meilleur rendement au niveau fiscal, on peut donc dire que d'une certaine façon c'est la capitation qui amène le