exposé partie margaux
Si ce phénomène se fait de manière tout à fait naturel et inconsciente en général DAVID
POULLARD ET GUILLAUME RANNOU le font bien volontairement. Ils prennent une locution usuelle dans la langue. La choisissent contenant un verbe, ou une forme assimilable à une déclinaison verbale. Par exemple : Vague à l'âme. Il passent cette locution à l'infinitif : Vaguer à l'âme, et déroulent la conjugaison complète de ce nouveau verbe. Vous obtenez ainsi une nouvelle table de conjugaison, qui fera apparaître de nouveaux sens, de nouvelles sonorités, de nouvelles poésies à la langue. Mais, la mutation de la langue ne passe pas uniquement par les mots.
La typographie, Matière physique de l’écriture et de la pensée qu’elle matérialise, est le lieu d’une rencontre entre un contenu linguistique et un signe plastique, entre une idée et une mise en forme destinée à la fixer. Le caractère typographique cependant, de par sa forme, son origine et son style, engage dans cette rencontre sa propre histoire, se faisant ainsi le vecteur d’une signification concurrente impossible à négliger.
En ce sens comment cette mutation du langage se manifeste elle ?
I)
Le langage sur la typo
le Sintétik
Le graphiste et typographe Pierre Di sciullocrée en 1961 le syntétik, un tableau d’équivalence entre des mots écrits et leur phonétique. Il montre comment nous pourrions réduire les mots à leur façon de les prononcer en supprimant les lettres superflus. Ici, on parle de la prononciation de chaque mots, leur sens et leur prononciation propre, donc le son créé en lisant à haute voix ces mots est le coeur même de l’oeuvre. On parle du son, sans l’exprimer de façon visuelle et plastique. L’aspect sonore découle de notre lecture de la