Fatalité et destin
La fatalité est une notion. Son synonyme le plus proche est le Destin. Cette notion exprime quelque chose d’inévitable. Par exemple, don Rodrigue n’a rien demandé et il doit faire un choix entre tuer le père de son amante ou déshonorer son père. C’est un dilemme cornélien. De même que personne ne veut la guerre de Troie, mais tel est leur destin, il y aura donc une guerre malgré toutes les tentatives de paix d’Hector et d’Ulysse. C’est un évènement malheureux qui est inévitable, c’est le sort de quelqu’un. La fatalité est liée aux dieux et aux forces divines et surnaturelles. De nombreuses expressions désignent ce fait d’inéluctabilité, comme : « C’était fatal », cela signifie que tel était son sort. La notion de destin s’oppose à celle du libre arbitre. Certaines personnes pouvaient révéler le destin mais personne n’avait le pouvoir de le changer. Seuls les dieux eux-mêmes le pouvaient.
Le tragique, à ne pas confondre avec la tragédie qui est une œuvre et non une notion littéraire, est lié au destin et à la fatalité. Il est souvent associé à la tragédie. Le tragique fait appel à un registre pathétique, suscitant la pitié et la peur du lecteur. Le tragique est une bataille entre les sentiments d’une grande force. Dans le tragique, on retrouve quatre grandes lignes. Le dilemme tragique (ou dilemme cornélien) place le héros ou l’héroïne dans un état de déchirement ou d’hésitation profonde. L’invention d’une force supérieure (ou force divine, comme dans Andromaque de Sophocle et non d’Anouilh) entre en jeu dans l’intrigue tragique pour peser sur la destinée du héros et le contraindre. On dit que c’est la fatalité. La présence inévitable de la mort dans le dénouement, il y a des morts dans le tragique et la mort est inévitable dans le dénouement. L’intrigue conduit le héros vers la mort malgré tous ses efforts pour lutter contre ce destin. Chez le lecteur, les sentiments ressentis sont un mélange de terreur et de pitié. La