Heojopb
Son enfance et son adolescence se trouvent sous l'emprise de cette mère fantasque, aristocrate déchue par le scandale, aventurière que le goût du jeu entraîne à la table de tous les casinos d'Europe. Durant l'été de l'année 1899, elle n'hésite pas à donner l'ordre à Guillaume de quitter la pension où il réside à Stavelot, sans payer la note de l'hôtelier.
En 1900, Mme de Kostrowitzky s'installe à Paris, et Guillaume est dans l'obligation de gagner sa vie. Étranger, il ne peut trouver qu'un modeste emploi dans une banque. Mais il tient surtout à se faire une place dans le monde de la littérature. Il fréquente les cercles littéraires et fait la connaissance de Jarry, de Montfort (1903) ; plus tard, Derain, Vlaminck, Picasso, pour ne citer qu'eux, seront ses amis.
Apollinaire collabore alors à des revues, dans lesquelles il publie des contes et des poèmes. Les contes seront rassemblés plus tard dans des recueils : l'Enchanteur pourrissant (1909), dont la majeure partie parut dans le Festin d'Ésope, fondé en 1902 en compagnie de Jarry ; l'Hérésiarque et Cie (1910) ; le Poète assassiné (1916). Les poèmes paraissent au fur et à mesure dans des revues comme la Plume (1903 et 1905), la Phalange (1907-1908), le Mercure de France (1909 et 1916). Ils seront réunis en 1913 sous le titre d'Alcools (poèmes écrits de 1898 à 1912, sans aucune ponctuation). Calligrammes, publié en 1918, rassemble les poèmes écrits entre 1912 et 1916. Certains de ces poèmes bénéficient d'une disposition typographique originale. Après sa mort, les poèmes inédits seront réunis par ses amis dans Il y a (1925), le Guetteur mélancolique et les Poèmes à Madeleine (1952).