INTOUCHABLES
Les deux personnages (joués par Omar Sy et François Cluzet) sont réunis, au-delà de leurs références culturelles divergentes, par leur caractère d’assisté.
Omar traîne chez sa mère et dans les quartiers de banlieue. Il refuse de travailler, part collecter chez différents employeurs la preuve qu’il peut toucher ses indemnités de chômage.
Fr. Cluzet est handicapé, dans l’incapacité de bouger ses membres (sauf sa tête) et de sentir quelque chose.
Le film met en scène – schéma comparable à celui des Visiteurs, ou à tant d’autres films – la rencontre (et le partage, l’entremêlement, etc.) de deux univers culturels différents.
D’un côté, le monde d’Omar Sy est celui de la banlieue parisienne : on règle les problèmes directement, avec de la violence certes (cf. ses rapports avec sa pseudo-famille), mais aussi de la sincérité et des manières franches. On y aborde les femmes pas par l’intellect (par une correspondance épistolaire par exemple), mais directement, par la « vue » et le « toucher » (les deux étant bien sûr intrinsèquement liés). Si c’est un « thon », ça ne peut pas marcher, mais si c’est une belle femme rousse (que l’on découvre lesbienne à la fin), on la courtise selon une approche très basique (dixit la même femme à son patron, François Cluzet dont elle est le secrétaire). Omar est pragmatique, pratique, et la nécessité de l’argent se fait sentir rapidement chez lui, ainsi que le panache attribué aux maisons de luxe (l’admiration d’Omar lors de sa première visite de ses appartements est soulignée par l’Ave Maria de Gounod que l’on entend en arrière-plan : c’est le paradis pour lui). Le moyen pour lui de se faire reconnaître est l’argent. « Les choses sont comme elles sont » : une peinture, c’est de la couleur jetée sur de la toile, rien de plus. Son seul intérêt pour la peinture est un intérêt lucratif.
De l’autre, l’univers de François Cluzet est