La colonisation
La seconde partie du XIXe siècle voit la France se doter d'un empire colonial important. À la veille de la Première Guerre mondiale et jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, qui marque le début de l'émancipation des peuples dépendants, elle dispose ainsi du second empire colonial derrière l'empire britannique. Ses possessions s'étendent principalement en Afrique, en Asie (notamment avec la péninsule indochinoise), mais également dans le bassin méditerranéen, notamment avec le Maroc ou encore l'actuelle Syrie et l'actuel Liban. Cet empire s'est constitué au fil des années et connaît donc des modes d'administration à la fois très diversifiés et complexes.
En réalité, la France, comme d'autres pays européens, n'est pas entrée dans la colonisation du XIXe siècle sans avoir déjà un passé colonial, hérité de l'époque moderne. Au milieu du XIXe siècle, cet héritage est surtout constitué de comptoirs, notamment en Inde. Avec un comptoir, il ne s'agit pas tant de s'assurer du contrôle politique d'un espace que d'en drainer les richesses en matières premières. Le comptoir est donc avant toute chose une implantation commerciale.
Mais la seconde moitié du XIXe siècle a changé les modes de colonisation. La colonisation ne se conçoit plus seulement comme une possibilité de drainer des ressources en matières premières, la possession de territoires devient un enjeu entre les puissances européennes. La France, déjà présente en Afrique du nord, étend rapidement son emprise sur le continent africain. Deux blocs sont constitués aux fil des années : l'AEF (Afrique-Équatoriale française) et l'AOF (Afrique-Occidentale française). Mais les visées des autres puissances coloniales européennes ne permettent pas la constitution d'un bloc territorial cohérent qui ferait la jonction entre les deux espaces coloniaux français sur le continent africain.
Plus cohérent sur le plan territorial est le bloc indochinois. La France, en effet, s'assure assez