La crise de l'etat providence
L’expression de « crise de l’Etat providence » a été utilisée pour la première fois par l’historien et théoricien politique Pierre Rosanvallon qui en a fait le titre d’un de ses ouvrages en 1981. Selon lui, cette crise se manifeste par le déficit du financement de la protection sociale, par l’augmentation des prélèvements obligatoires et par l’incapacité du système à enrayer la montée de la pauvreté. Il y aurait donc pas une seule crise mais trois : légitimité, efficacité, adaptation.
L’Etat-providence désigne les formes d’intervention de l’Etat dans toutes les sphères de l’économie et de la société dans un souci de bien-être collectif. En proie à de sérieuses difficultés financières, il est critiqué par les partisans d’un Etat gendarme n’assurant que des fonctions régaliennes (assurer la sécurité extérieur, intérieur, définir le droit et rendre la justice, détenir la souveraineté économique et financière).
La crise de l’Etat-providence a-t-elle un impact sur la cohésion sociale ?
Il est important pour définir cet impact de connaître quelles sont les racines de la cohésion sociale ainsi que d’observer l’apparente perte d’efficacité de l’Etat providence vis-à-vis de cette dernière.
I Les racines de la cohésion sociale
(I-A) L’expression "État-providence" a été employée pour la première fois dans un sens péjoratif par le député Emile Ollivier en 1864, afin de dévaloriser la solidarité nationale organisée par l’État par rapport aux solidarités