La justice et le droit
Les notions de droit et de justice sont étroitement liées, comme l'indique déjà l'étymologie. Judicare, juger, c'est jus dicere (jus = droit), dire le droit, d'où justum et justitia.
Si le droit désigne un ensemble de règles en vigueur dans une société donnée et exigible en son nom, ce qui est conforme à une loi en vigueur – bref, si le droit est d'abord et essentiellement positif, la justice elle ne saurait se confondre tout entière avec la justice « positive » ou l’institution judiciaire.. La justice est certes une institution avec ses magistrats, ses tribunaux, ses cours, ses arrêts... mais elle est aussi le nom d'un idéal – celui qui consiste à respecter les droits de chacun rigoureusement, et à rendre à chacun son dû (au sens large du terme).
Première question que nous aurons donc à nous poser : le droit est-il juste- et même très exactement, à quelle condition le droit peut-il être juste
Nous continuerons en distinguant l’idée de Justice fondée sur l’égalité et l’idée de justice fondée sur l’équité.
Enfin, nous nous poserons pour terminer la question de savoir ce qu’il faut faire dans le cas où le droit s’avère injuste.
I/ Les rapports du droit et de la justice a/ Blaise Pascal : de l'idéal de justice et du droit positif
« Il est juste que ce qui est juste soit suivi, il est nécessaire que ce qui est le plus fort soit suivi. La justice sans la force est impuissante; la force sans la justice est tyrannique. La justice sans la force est contredite, parce qu'il y a toujours des méchants; la force sans justice est accusée. Il faut donc mettre ensemble la justice et la force; et pour cela faire que ce qui est juste soit fort, ou que ce qui est fort soit juste. La justice est sujette à dispute, la force est très reconnaissable et sans dispute. Ainsi on n'a pu donner la force à la justice parce que la force a contredit la justice et a dit que c'était elle qui était juste. Et ainsi, ne pouvant faire que ce qui est juste fût fort, on