La Leçon, Eugène Ionesco analyse littéraire
La source, selon Ionesco, est le manuel d’arithmétique de sa fille.
D’autre part, Ionesco a une expérience de l’école qui a influé sur son imagination. Il a connu aussi le point de vue adverse, parce qu’il a donné des cours particuliers de français à Bucarest.
Ionesco récuse la légitimité de la recherche des souvenirs littéraires dans son œuvre, parce que sa culture théâtrale est postérieure à ses premières pièces.
Les analogies que l’on peut repérer entre La Leçon et certaines œuvres de Vitrac, Jarry ou Tardieu doivent être considérées comme des coïncidences; elles sont d’ailleurs mineures. La seule vraie source de cette deuxième pièce de Ionesco est dans l’angoisse de son auteur.
Le titre paraît renvoyer à un contenu traditionnel. L’article défini du titre implique qu’une loi générale doit être dégagée du spectacle.
Le titre conventionnel est compensé par un sous-titre compensateur: « drame comique ». C’est un oxymore, qui signale qu’on a affaire, sinon à une anti-pièce, du moins à une parodie.
Nous n’avons pas un personnage sympathique, à qui nous nous identifierons pour haïr ses ennemis: superficielle et sotte, l’élève n’est pas une victime attendrissante.
Dans cette pièce, Ionesco ne soutient aucun personnage mais présente les pièges d’une situation: les désirs et les impulsions du professeur appartiennent autant à la condition humaine que la frivolité, l’incompréhension ou la passivité de l’élève. La Leçon nous enseigne qu’un monstre gît en nous, qu’une situation suffit à rendre actif.
A travers une intrigue irréaliste, Ionesco a signalé la difficulté, voire l’impossibilité de donner ou de recevoir efficacement des leçons.
Cette pièce n’est pas divisée en scènes.
La position des personnages est clairement établie, nous ne savons rien de plus à part leur positions, pas même leur nom.
Le mouvement de la pièce est celui d’une spirale: on repasse certes par des étapes similaires mais le degré d’intensité a augmenté. Le