La méthode kish
Après avoir étudié les différentes techniques d’échantillonnage, il est important de préciser que ces techniques peuvent tout à fait être combinées les unes aux autres. Citons, pour exemple, la grande enquête menée par le Ministère de la Culture, sur les pratiques culturelles des Français et cela à partir d’un échantillon de 5000 individus âgés de 15 ans et plus. La stratification de cet échantillon a été faite selon la région, la zone d’agglomération puis l’âge, le sexe, la CSP[1].
Il est aussi envisageable pour un sociologue de construire son échantillon en choisissant un ensemble de ménage puis, à l’intérieur de chaque ménage, une personne de manière aléatoire. Cet individu ne doit en aucun cas être choisi selon des critères de disponibilité, de préférence, mais bien selon des principes aléatoires stricts. Aussi, pour réaliser ce choix, nous ferons appel à la méthode dite de « l’individu Kish ». Cette méthode consiste en la sélection d’un individu au hasard parmi les individus d’un ménage. L’individu sélectionné est celui qui sera interrogé et dont les informations seront recueillies et traitées pour la suite de l’enquête. Mais pourquoi recourir à cette méthode ?
Le problème réside dans le fait qu’il n’est généralement ni nécessaire ni utile d’interroger tous les membres d’un ménage. Il importe surtout de retenir un individu éligible (15 ans ou plus). Alors lequel ? Le statisticien Leslie Kish propose une méthode de sélection opérationnelle dès lors que l’on connaît précisément le nombre d’individus qui composent le ménage ainsi que leur âge respectif. Par la construction d’un tableau de Kish, il s’agit de sélectionner des individus avec une probabilité égale. En pratique, il est peu aisé de réaliser parfaitement cette méthode qui induit, à l’origine, un biais dû au fait qu’il est possible que l’individu éligible retenu pour l’enquête soit absent et que l’enquêteur doive ainsi le remplacer. Cette situation incommodante sera