La paternité dans fin de partie s. beckett
1103 mots
5 pages
Né en 1906 en Irlande, Samuel Beckett est l'une des grandes figures du « théâtre de l'absurde », mouvement dramaturgique des années 1950 qui traduit l'angoisse d'exister dans un monde déréglé, suite aux bouleversements majeurs de la seconde guerre mondiale. Il écrit Fin de Partie en 1957, pièce qui met en scène quatre personnages infirmes, aigris et dégradés dans un décor grisâtre et apocalyptique. Il dénonce ainsi l'absurdité de la condition humaine, notamment en dénigrant les relations familiales. Comment la notion de paternité est-elle abordée dans la pièce et en quoi a-t-elle une importance particulière? Nous étudierons tout d'abord la domination du rapport père-fils puis nous observerons en quoi cette relation est-elle remise en cause. On peut constater que la relation père-enfant occupe une place dominante. Le caractère omniprésent de la paternité en atteste. En effet, un lien de parenté unit tous les personnages masculins. Ainsi, Hamm, le personnage central, est à la fois le fils de Nagg et le père adoptif de Clov. Il est régulièrement fait allusion à cette filiation « c'est moi qui t'ai servi de père (…) Sans Hamm pas de home », . On remarque également une interdépendance forte entre ces personnages: Hamm a besoin de son fils Clov car il s'agit du seul personnage encore valide, apte à se déplacer, qui assure la survie des autres protagonistes et réciproquement Clov ne peut se passer de son père qui « détient la combinaison du buffet » et gère alors la nourriture, « je pourrais te laisser mourir de faim ». Cette appartenance matérielle dans les rapports père-enfant donne une importance d'autant plus singulière à la paternité dans la pièce. Il est également fait référence à cette parenté dans l'épisode du « roman de Hamm », on y découvre en effet un homme qui semble être le père biologique de Clov. Or, cette anecdote que Hamm ne cesse de raconter, l'adoption de Clov, semble être un souvenir majeur de son existence. Une fois de plus, le rapport de